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Climats (théorie des)

Climats (théorie des) Théorie de Montesquieu selon laquelle l’organisation des sociétés humaines est tributaire du contexte géographique et notamment du climat. Les théories de Montesquieu sont exposées dans L'Esprit des lois (1748). Montesquieu ne ramène pas tout au climat, mais il insiste sur l’importance de l’environnement naturel pour expliquer les institutions humaines. Par exemple, les grandes plaines, du fait de la rapidité avec laquelle on peut s’y déplacer, favorisent les grands empires ; les vallées montagnardes, au contraire, isolées une partie de l’année par la neige, sont propices à la constitution de petites républiques.
climats (théorie des)
Théorie de Montesquieu (énoncée au livre XIV de l'Esprit des lois) selon laquelle les climats agissent sur le tempérament des hommes.
Commentaire
Cette théorie, que l’on trouve déjà chez les Anciens et chez Boileau, s'édifie en système chez Montesquieu. Tentant de la démontrer avec une rigueur toute scientifique, Montesquieu fait du climat et de la nature des sols deux des forcés essentielles qui agissent sur l’élaboration des lois d’un pays, jetant ainsi les fondements de la sociologie. Montesquieu bouleversa ainsi beaucoup d'idées reçues : sa théorie débouchait en effet sur le déterminisme, l’homme ne pouvant penser qu'en fonction de ses conditions d’existence, de la réponse que la nature donnait à ses besoins corporels.
Citation
Les lois ont un très grand rapport avec la façon dont les divers peuples se procurent la subsistance Il faut un code de lois plus étendu pour un peuple qui s’attache au commerce et à lai mer, que pour un peuple qui se contente de cultiver ses terres. (Montesquieu, De l'esprit des lois, livre XIV.)
CLIMATS (Théorie des) - Théorie exposée par Montesquieu dans De l'esprit des lois (1748) qui fait dépendre la nature des lois et des gouvernements de différents paramètres et spécialement de facteurs géographiques dont le climat. Le titre exact du livre de Montesquieu montre déjà à lui seul que le climat n’était pas l’unique principe d’explication : De l'esprit des lois ou du rapport que les lois doivent avoir avec la constitution de chaque gouvernement, les mœurs, le climat, la religion, le commerce, etc. A quoi l'auteur a ajouté des recherches nouvelles sur les lois romaines touchant les successions, sur les lois françaises et les lois féodales. La théorie des climats s’insère dans une entreprise globale d’explication des faits sociaux. Cette explication, écartant tout élément d’ordre surnaturel - comme la Providence chère à Bossuet -, se veut objective, rationnelle, scientifique. Montesquieu explique que la diversité des lois et des systèmes de gouvernement tient à la diversité des situations et notamment des conditions physiques. Les lois « dérivent de la nature des choses». Elles sont « relatives au physique du pays ; au climat glacé, brûlant ou tempéré ; à la qualité du terrain, à sa situation, à sa grandeur ; au genre de vie des peuples, laboureurs, chasseurs ou pasteurs... » Des corrélations peuvent même être établies : les grands espaces, les plaines sont propices à la monarchie et au despotisme, les petites vallées isolées l’hiver ou les climats rudes favorisent la vertu républicaine et la démocratie. Cependant, Montesquieu évite le schéma simpliste qui ramènerait tout au climat. Pour lui, ce qui compte est de montrer que les faits humains peuvent s’expliquer par des causes qui sont du même ordre que celles qu’étudie la science. En ce sens, Montesquieu mérite d’être considéré comme le père de la sociologie.
—> Sociologie (de la littérature)