CLERGÉ

CLERGÉ Dans la société médiévale telle qu’elle se fonde sur la conception énoncée par saint Augustin, le clergé est l’ordre de ceux qui prient et servent Dieu. Il se compose de clercs et de prêtres. Ces derniers, curés des paroisses, évêques, moines (dans certains ordres seulement), ont reçu l’ordination, qui est un sacrement et est donc définitive ; ils sont seuls habilités à dire la messe et à administrer les sacrements. Pour être clerc, en revanche, et percevoir les bénéfices liés à cet état, il suffit d’être tonsuré. Beaucoup de moines, et notamment ceux relevant des ordres mendiants, sont simplement clercs, quoique liés par des vœux contraignants. Sortir de la cléricature reste chose aisée ; ainsi qui veut se marier le fait-il, au prix toutefois du renoncement auxdits bénéfices. L’ensemble des clercs dépend d’une juridiction spéciale ; les tribunaux devant lesquels ils comparaissent, le cas échéant, relèvent du droit canonique et sont plus cléments que les tribunaux civils. A cette prérogative s’ajoutent d’appréciables avantages fiscaux. Diverses tentatives royales pour les rogner entraîneront des conflits avec la papauté car une grande question se pose à propos du clergé : fait-il ou non partie du royaume en même temps que de l’Eglise ? Si oui, sa contribution aux charges du royaume est légitime, et le roi a raison de l’exiger. La Pragmatique Sanction de Bourges et les concordats qui la suivront constitueront un début de réponse à ce conflit entre pouvoir temporel et pouvoir spirituel.