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CLASSIFICATION DES SCIENCES

CLASSIFICATION DES SCIENCES

Elle a constitué un problème philosophique durable. Si pour les Anciens, elle correspond globalement aux divisions de la philosophie elle-même (mathématiques et physique font partie de la philosophie naturelle), le Moyen Âge commence à esquisser des systèmes de coordination du savoir. Ainsi, saint Bonaventure distingue par exemple quatre embranchements fondés sur quatre principes de connaissance : les sept arts mécaniques (industrie et commerce) ; les beaux-arts ; la philosophie, elle-même subdivisée en logique (grammaire, logique proprement dite et rhétorique), philosophie naturelle (physique, mathématiques et métaphysique) et philosophie morale (morale individuelle, morale domestique et politique) ; enfin, la théologie comprend trois parties : le dogme, la morale chrétienne et la mystique. ♦ F. Bacon inaugurera pour sa part une mise en ordre fondée sur le repérage de trois fonctions de connaissance, classification qui sera admise jusqu’aux Encyclopédistes, mais qui pèche, outre la confusion qu’elle maintient entre les domaines scientifique, littéraire et théologique, par le choix initial des facultés de connaître (au lieu des domaines connus) comme le font pratiquement toutes celles élaborées antérieurement à Auguste Comte. ♦ Ce dernier prend comme critère le niveau d’abstraction des disciplines scientifiques, qui lui paraît correspondre à la fois à leur degré de généralité et à leur ordre d’apparition historique : on part ainsi des mathématiques pour aboutir à la sociologie en passant par l’astronomie, la physique, la chimie et la biologie. Cette classification, bien que critiquée, a l’avantage de pouvoir intégrer les sciences nouvelles (à l’exception de la psychologie, qui s’en trouve expulsée). Elle correspond de surcroît à un véritable programme d’éducation positive, ne s’intéressant qu’au savoir proprement scientifique et excluant en conséquence de son tableau la métaphysique et la théologie - ce que lui ont rapidement reproché de nombreux commentateurs chrétiens et spiritualistes. Elle reste aujourd’hui, malgré les tentatives ultérieures (notamment celle de H. Spencer), la plus connue et relativement la plus efficace.

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