CÎTEAUX

CÎTEAUX C’est sous l’impulsion de Bernard de Clairvaux que cette abbaye bénédictine réformée, fondée près de Dijon en 1098 par Robert de Molesme, parvint, au xiie siècle, à égaler celle de Cluny en prestige et en influence. Entré à Cîteaux en 1112, Bernard fonde Clairvaux en 1115 et en restera l’abbé jusqu’à sa mort, en 1153. Trois fondations avaient déjà été mises en œuvre, La Ferté (1113), Pontigny (1114) et Morimond (1115), et les cinq abbayes vont constituer le centre d’un essaimage remarquable : à la mort de Bernard, on compte déjà plus de trois cents établissements cisterciens. Cet ensemble est constitué comme une véritable congrégation mais, à la différence de l’ordre clunisien, qui était fortement centralisé, on a plutôt affaire à une fédération qui garantit l’autonomie de chaque monastère - sous réserve toutefois de visites annuelles de membres de l’abbaye-mère et exception faite de l’exaltation de la Sainte Croix, qui réunit tous les abbés chaque 14 septembre. Partout, l’accent est mis sur la pauvreté et l’ascétisme et le régime alimentaire est congru ; une robe de grosse laine est l’unique vêtement. En même temps, le travail manuel—viticole pour l’essentiel — est remis à l’honneur. Il s’organise autour de la « grange », qui constitue le centre d’exploitations autonomes de 200 ou 300 hectares et met l’accent sur l’élevage. Bientôt, les cisterciens constitueront une grande puissance économique et se trouveront en butte à de vives critiques pour avoir fait ce qu’ils avaient condamné.

CÎTEAUX. Célèbre abbaye fondée en 1098 près de Dijon par Robert, abbé bénédictin de Molesmes. L'ordre de Cîteaux fut créé pour restaurer le règle de saint Benoît dans sa simplicité primitive en réaction contre le monachisme de Cluny accusé de laxisme. Il connut son apogée aux XIIe et XIIIe siècles puis déclina à partir du XIVe siècle. Les cisterciens, qui devaient renoncer à toute richesse, s'établirent à l'écart des villes, vivant uniquement du travail manuel et cultivant eux-mêmes leurs terres (cultures et élevage de troupeaux). Ils contribuèrent ainsi au grand effort de défrichement qui anima l'Europe aux XIIe XIIIe siècles. Sous l'impulsion de saint Bernard de Clairvaux, l'ordre s'étendit rapidement à toute l'Europe (700 abbayes « filles » et « petites-filles » à la fin du XIIIe siècle) où il fit édifier églises et abbayes aux lignes sobres et dépouillées. Cependant, l'idéal de pauvreté de Cîteaux ne résista pas à ses succès économiques et les attaques contre l'ordre devinrent vives dès la mort de saint Bernard. Voir Clairvaux.

FONDATION DE L'ORDRE DE CÎTEAUX • 21 mars 1098 S ’ inscrivant dans le mouvement réformateur inauguré par le pape Grégoire VII en cette fin de XIe siècle, quelques moines se détachent de l’abbaye de Molesme, qui appartient à l’ordre bénédictin de Cluny (voir Fondation de Cluny), pour s’installer dans la solitude, à Cîteaux (de cistel, « roseau »). Après des débuts difficiles, l’ordre cistercien connaît un remarquable essor et s’implante partout en Europe (525 monastères à la fin du xiie siècle). Son rôle dans la vie intellectuelle, économique et artistique du Moyen Âge sera considérable.