Cité de Dieu de saint Augustin
Cité de Dieu (De civitate Dei). Ouvrage monumental de saint Augustin, qui. est une critique du paganisme et une apologie du christianisme. Cette «œuvre imposante et ardue», comme le dit lui-même son auteur, comporte trente-deux livres, écrits entre 413 et 426 apr. J.-C. Un grand nombre de païens attribuaient la chute de Rome et de ses institutions, qui s’acheva avec la prise de la ville par Alaric en 410 apr. J.-C., à la montée du christianisme et au renversement de la religion ancienne ; les chrétiens eux-mêmes étaient désorientés et démoralisés. Selon certains, Augustin écrivit ce livre dans le but de réfuter les accusations païennes et de redonner courage aux chrétiens. Cependant l’ouvrage dépassa ses buts primitifs pour devenir une synthèse de l’histoire spirituelle de l’humanité. Augustin montre que, depuis la chute d’Adam, l’humanité était divisée en deux «cités», civitates, «Babylone» et «Jérusalem»; inextricablement liées en ce monde, elles seront séparées lors du Jugement Dernier. Les qualités morales des Romains avaient fait que leur empire surpassa ceux de leurs prédécesseurs, mais ces qualités ne pouvaient trouver leur plein accomplissement que dans la cité de Dieu, car la gloire et l’ambition humaines ne sont que vanité. Augustin attaque et ridiculise les vestiges de l’ancienne religion romaine; il critique les doctrines des plus grandes écoles philosophiques païennes (stoïcienne, platonicienne et néo-platonicienne), incapables de procurer le vrai bonheur, car elles ne promettent pas la vie éternelle. Ces attaques étaient dirigées contre une opposition vigoureuse émanant de païens très cultivés et profondément religieux ; ils suivaient scrupuleusement les anciennes coutumes et, en comparaison, les chrétiens semblaient manquer d’assises solides. À la fin de l’ouvrage, Augustin expose la destinée ultime des deux cités : la cité céleste est celle des justes sur terre et des saints au ciel, qui vivent en obéissant à la volonté de Dieu ; la cité terrestre, guidée par des principes matériels et égoïstes, est vouée à la destruction.
AUGUSTIN (SAINT) Saint Augustin, l'un des plus grands pères et docteurs de l'Église latine (354-430), naît à Tagaste, en Numidie. Il a pour mère sainte Monique. D'abord professeur de rhétorique à Carthage et à Milan, il se convertit à l'âge de trente-deux ans, devient évêque d'Hippone et meurt durant le siège de cette ville par les Vandales. Pendant son épiscopat, il combat l'arianisme, le manichéisme, le priscillianisme, le pélagianisme et les autres hérésies qui divisent l'Eglise d'alors. Ses deux ouvrages les plus connus sont les Confessions et la Cité de Dieu. Ses doctrines ont suscité d'une part toute la vie contemplative et ascétique du Moyen Âge, et d'autre part, en interprétant sa doctrine de manière abusive, aux xvie et xviie siècles, le quiétisme (indifférence de l'âme jusqu'à son propre salut), le jansénisme, le dogme luthérien et calviniste de la grâce et de la prédestination.
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