Cinna ou la Clémence d’Auguste de Pierre CORNEILLE
Cinna ou la Clémence d’Auguste de Pierre CORNEILLE, 1640, Classiques Hachette.
• Cette tragédie romaine en cinq actes et en vers allie une intrigue romanesque et une étude du sentiment de l’honneur.
• Émilie, fille adoptive de l’empereur Auguste, conspire contre celui-ci pour venger son père, victime des guerres civiles. Cinna, amant d’Émilie, doit prendre la tête d'un groupe de républicains pour assassiner l'empereur. Il se trouve bientôt partagé entre son amour pour Émilie et son estime pour Auguste qui le traite en confident. Le complot est dévoilé par l'un des conjurés, Maxime, qui est jaloux de Cinna. Auguste pardonne aux conspirateurs.
L’étude psychologique la plus approfondie est celle d’Auguste. Celui-ci, qui a conquis le pouvoir par la violence, est maintenant un homme las, parvenu au seuil de la sagesse (II, 1). Cruellement déçu par la découverte du complot et d'abord hésitant, dégoûté de la violence mais tenté par la riposte (IV, 2), il ne retient pas l’idée d’un pardon politique suggérée par l’impératrice Livie (IV, 3) puis, apprenant qu'Émilie elle-même est du complot et que Maxime n’est qu'un traître, il opte pour le pardon dans un mouvement orgueilleux de défi qui est un appel à l'honneur de ses adversaires (V, 3).
• Le personnage d’Auguste est une étape importante dans l’invention des conduites glorieuses sur lesquelles Corneille, dépassant le romanesque et s'affranchissant du thème traditionnel de la fatalité, bâtit son théâtre tragique.