CIGUË
CIGUË Ce nom recouvre plusieurs plantes de la famille dès Ombellifères. On distingue en effet:
— la Ciguë vireuse (Cicuta virosa) ou ciguë aquatique ou ciguë d’eau, haute d’environ cinquante centimètres, dont les feuilles dégagent une odeur qui évoque celle du persil (d’où le danger de confusion possible). Sa racine charnue est très toxique et son suc est un poison narcotique.
L’empoisonnement par cette plante détermine une congestion cérébrale avec convulsions.
— la Grande ciguë (Conium maculatum) ou ciguë tachetée qui peut atteindre deux mètres de haut. On peut confondre ses feuilles avec celles du cerfeuil et les petits fruits avec ceux de l’anis. Cette sorte de ciguë est restée tristement célèbre car c’est elle qui a servi à l'empoisonnement de Socrate. Sur le plan toxique, son ingestion peut entraîner une forme délirante et convulsive ou, le plus souvent, une forme paralysante qui débute par les membres inférieurs avec fourmillements et engourdissement, puis vertiges et asphyxie par ralentissement respiratoire. La particularité de cette forme d’empoisonnement est de conserver l’intelligence intacte jusqu’à la dernière extrémité (d’où la relation de sa fin par le philosophe).
— la Petite ciguë (Aethusa cynapium) ou ciguë des jardins, extrêmement vénéneuse, de petite taille, aux feuilles découpées comme celles du persil, ce qui provoque souvent des méprises dramatiques. L’intoxication produit des douleurs gastrointestinales avec vomissements et diarrhées.
En conclusion, le risque majeur des empoisonnements avec la ciguë demeure la confusion possible avec des plantes condimentaires habituelles: cerfeuil, céleri et surtout persil. Une grande vigilance s’impose donc: ne pas utiliser des herbes douteuses et inconnues et se limiter à celles que l’on a semées!