CHILPÉRIC Ier (539-584) - Mérovingien / CHILPÉRIC II (vers 670-721) - Mérovingien

CHILPÉRIC Ier (539-584) - Mérovingien

• Roi de Soissons et de Neustrie [561 -584] Chilpéric naît en 539 d’Arégonde, l’une des six épouses de Clotaire Ier. A la mort de son père, en 561, lui revient ce qui était le territoire des Francs Saliens autour de Tournai. Il profite de la mort de Caribert, son demi-frère, en 567, pour annexer les provinces ecclésiastiques de Rouen et d’Evreux. L’année suivante, Galswinthe, que Chilpéric a épousée vers 567 après avoir répudié sa première femme, Audovère, est retrouvée étranglée. Pour Frédégonde, l’ancienne servante d’Audovère dont Chilpéric a fait sa maîtresse, la voie est libre vers le mariage et le titre de reine. Mais Sigebert Ier, roi d’Austrasie, est marié à la sœur de Galswinthe, Brunehaut. Pour venger sa belle-sœur, il attaque Chilpéric. Celui-ci, vaincu, doit se réfugier à Tournai. Frédégonde vient en aide à son époux en faisant assassiner Sigebert en 575. Après quoi, en 580, elle assure le trône à ses fils en commanditant le meurtre d’Audovère et de ses deux enfants. Chilpéric Ier meurt quatre ans plus tard au cours d’une chasse (l’œuvre de Frédégonde ?). Clotaire II n’a que quatre mois, Frédégonde assurera donc la régence.

A la mort de Clotaire Ier (déc. 561), ses fils (Caribert, Gontran, Sigebert) se partagent son royaume ; C., bâtard, obtient la partie la plus petite, le royaume de Soissons (peuplé toutefois de Francs Saliens). En 567, un nouveau partage (consécutif à la mort de Caribert) accorde à C. diverses cités de l’Ouest (Rouen, Évreux), plus la Bretagne et Bordeaux. Également en 567, C. délaisse sa concubine Frédégonde pour se marier à Galswinthe, fille du roi wisigoth Athanagilde et soeur de Brunehaut ; mais peu après, Frédégonde rentre en grâce et Galswinthe est assassinée, d’où une haine inextinguible entre Brunehaut et Frédégonde. En 573, une guerre oppose C. à Sigebert, qui triomphe avant d’être assassiné (575) ; C. entre dans Paris, où il emprisonne Brunehaut. En 584, peu après la naissance de Clotaire II, fils qu’il a eu de Frédégonde, C. est lui-même assassiné (près de Chelles). Frédégonde (v. 540/550-597), accusée par Grégoire de Tours de ce meurtre comme de bien d’autres (par exemple celui de Prétextat, évêque de Rouen), n’hésite pas à prendre les armes contre ses neveux (batailles de Droizy, 594, et de Laffaux, 595). C., le « Néron et l’Hérode de son temps » (Grégoire de Tours), a des prétentions littéraires et théologiques : un de ses édits interdit de nommer dans les prières la Trinité, pour faire référence à Dieu seul ; cette tentative n’a pas plus d’avenir que l’introduction par décret de quatre nouvelles lettres dans l’alphabet latin ; elle traduit bien l’instable synthèse de « barbarie » et de romanité chez un chef et prince que l’on ne connaît que par le regard de ses détracteurs.

CHILPÉRIC II (vers 670-721) - Mérovingien

• Roi de Neustrie [715-72 7], roi des Francs [719-721 ] Les Neustriens essaient de mettre sur le trône d’Austrasie leur roi Chilpéric, fils de Childéric II. Le maire du palais d’Austrasie, Charles Martel, ne l’entend pas ainsi. Il dépose alors Chilpéric II et installe sur le trône Clotaire IV. A la mort de ce dernier, le pouvoir de Charles Martel est assez bien établi pour permettre à Chilpéric II de remonter sur le trône d’Austrasie et devenir roi de tous les Francs pendant deux ans. Il fait partie des « rois fainéants ».