Databac

CHARME

CHARME est tiré du latin carmen (génitif : carminis) qui, venant du verbe canere (chanter), signifie «chant», «poésie». Il faut savoir que, dans l'Antiquité, chant et poésie ne se séparaient pas et qu'ils avaient souvent une intention magique. Un carmen était un moyen d'ensorceler (essentiellement pour séduire). Nous n'avons gardé dans notre mot charme que le sens de la séduction, mais il a eu autrefois un sens encore très fort, presque magique : « Un je ne sais quel charme encore vers vous m'emporte. » Corneille. Le sens ancien du pouvoir magique subsiste quand nous parlons du charmeur de serpent. Note : ne pas confondre le charme (carmen) avec l'arbre nommé charme (du latin carpinus) qui a donné charmille. CHARME nom masc. - 1. Langue classique. Pouvoir magique. Sortilège. 2. Attrait dont la nature est difficile à saisir. ÉTYM. : vient du latin carmen - « formule magique » se rattachant à cano - « je chante ». Il désigne une chanson, puis une poésie, puis une formule magique. Pour plus d’informations sur le lien entre poésie et magie, se reporter à l’excellente thèse d’Anne-Marie Tupet : La Magie dans la poésie latine. Comme c’est souvent le cas pour le vocabulaire de la vie affective, le mot a perdu de sa force originelle. Le sens primitif s’est conservé en poésie : « Charme profond, magique dont nous grise Dans le présent, le passé restauré. » (Baudelaire) Carmen désignait à l’origine une formule magique, un poème ayant une valeur incantatoire. Paul Valéry s’en souvient quand il appelle l’un de ses recueils de vers Charmes. Le lien avec la magie apparaît dans l’expression « charmeur de serpent ». —> Poésie

Liens utiles