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CHARLES VII LE VICTORIEUX ou LE BIEN-SERVI (1403-1461) - Valois

CHARLES VII LE VICTORIEUX ou LE BIEN-SERVI (1403-1461) - Valois

• Roi de France [1422-1461] Charles a 19 ans à la mort de son père, Charles VI. Il hérite d’un royaume presque entièrement occupé par les Anglais. Il est déclaré bâtard par sa mère et le trône revient, d’après le traité de Troyes (21 mai 1420), au roi anglais, Henri VI, âgé d’à peine 1 an. Charles, qui vient d’épouser Marie d’Anjou, n’est reconnu que par les régions du Centre, de l’Est et par le Midi. Paris est aux Anglais. Charles VII n’est guère que le « roi de Bourges », comme l’appellent, par moquerie, ses ennemis, et il dirige un gouvernement dépourvu d’armée véritable et de finances, incapable de se défendre contre les troupes anglaises qui viennent assiéger Orléans en 1428, il décide de fuir, bien près de renoncer à porter la couronne. Mais à Chinon, le 25 février 1429, Charles rencontre Jeanne d’Arc, une jeune fille d’origine lorraine. Elle intervient pour obéir à un ordre que, dit-elle, lui ont donné des voix célestes. Elle rassure Charles sur sa légitimité, le pousse à continuer la résistance, avant de se lancer elle-même énergiquement dans la mêlée. El le fait lever le siège d’Orléans le 8 mai 1429. Le 18 juin, elle met en déroute une armée anglaise à Patay et, le 17 juillet, fait sacrer Charles à Reims. L’héritier des Valois a désormais évité la catastrophe. Il a la confiance des populations, qui voient dans cette victoire un jugement au travers duquel Dieu reconnaît la légitimité de Charles VII En 1430, Jeanne d’Arc, prisonnière des Bourguignons, est livrée aux Anglais puis brûlée vive à Rouen le 30 mai 1431. Charles fait alliance avec l’empereur Sigismond en 1434 afin de poursuivre la lutte contre les Anglais. C’est à cette époque que voit le jour François Villon ( 1431 ), le poète mauvais garçon qui nous laissera ballades et testaments. En 1435, le roi se réconcilie avec le duc de Bourgogne et signe le traité d’Arras (21 septembre), qui, au prix d’importantes concessions territoriales (abandon des comtés d’Auxerre et de Mâcon et des villes de la Somme), écarte la Bourgogne de l’alliance anglaise. Un an plus tard, Paris est livré par sa population aux troupes de Charles VII. Le prestige du roi est restauré. Charles VII prend des mesures pour limiter les pouvoirs du pape à l’intérieur du royaume (Pragmatique Sanction, 7 juillet 1438) puis résiste à une insurrection de la haute noblesse - les grands-dans laquelle trempe son fils, le futur Louis XI (Praguerie, 1440), avant de reprendre Pontoise aux Anglais, ce qui lui permet de rétablir les relations avec le nord du royaume. Le 28 mai 1444, les Anglais négocient une trêve à Tours. Charles VII en profite pour renforcer sa puissance. Il réorganise son armée en incorporant les « écorcheurs », d’anciens mercenaires pillards qui ravageaient le pays, et fait ainsi d’une pierre deux coups. Il la dote ensuite de corps de francs archers et de l’artillerie la plus puissante d’Europe. Il resserre l'alliance bretonne, prend comme favorite Agnès Sorel, qui lui donnera trois filles. Les finances sont rétablies (grâce notamment à l’action de Jacques Cœur, l’argentier du roi), l’administration du pays est à nouveau en place, l’armée prête. Charles VIl peut donc en finir avec les Anglais. En 1450, toute la Normandie est enfin reconquise. La Guyenne est reprise et, après la victoire de Castillon ( 17 juillet 1453), la guerre de Cent Ans s’achève. Calais demeure la dernière possession anglaise sur le continent. Dès lors, Charles VIl s’attache à affermir l’autorité royale sur la noblesse. Le duc d’Alençon est condamné pour trahison en 1458, et, la même année, on jette en prison le comte d’Armagnac. Mais les dernières années du règne sont ternies par la révolte du Dauphin Louis qui, impatient de régner, s’est réfugié depuis le 30 août 1456 chez le duc de Bourgogne, son oncle. Charles VII meurt le 22 juillet 1461, peut-être persuadé que son fils l’a empoisonné. Son règne a vu la libération du royaume de l’emprise anglaise et un redémarrage de l'activité économique, bien mise à mal par les fléaux qu’ont été les renaissances endémiques de la peste, les famines, le brigandage et la guerre. Mais il a aussi été marqué par l’instauration de mesures essentielles au fonctionnement du pouvoir monarchique tel qu’il est en train de se modifier : l’instauration d’une armée permanente et la substitution d’un impôt perçu de façon continue à celui, exceptionnel, que le roi coutumier levait une fois obtenu l’accord des états généraux. Ainsi la monarchie devient-elle plus puissante qu’elle ne l’a jamais été. La transition s’amorce donc entre le système féodal du Moyen Age et la monarchie absolue, dont François 1er sera l’un des premiers tenants.

Dates de règne : 1422-1461 Épouse : Marie d'Anjou (1404-1463).

Couronné à Poitiers en 1422, Charles VII n est reconnu roi de France que par les Armagnacs dans un royaume de France contesté par les Anglais, et il semble d'abord incapable de reconquérir son trône. Mais en 1429, il reçoit à Chinon une jeune fille de dix-sept ans : Jeanne, qui se dit appelée par des voix d origine céleste. Troublé, il accepte de lui confier une armée, qui délivre la même année la ville d'Orléans. S'ensuit une marche victorieuse jusqu'à Reims, où Jeanne fait sacrer le roi. En 1430, au siège de Compiègne, Jeanne est faite prisonnière par les Bourguignons qui la livrent aux Anglais. Elle est reconnue relapse par l'Eglise et brûlée vive à Rouen. Charles VII ne tente rien pour sauver celle qui lui a permis de recouvrer son trône. Il faudra attendre 1457 pour que le roi ouvre un procès en réhabilitation. En 1437, il fait son entrée à Paris après avoir mis fin à l'alliance anglo-bourguignonne, puis reconquiert la Normandie et la Guyenne. Charles VII supprime les armées seigneuriales et impose l'existence des seules armées royales permanentes, décision qui entraîne le mécontentement des féodaux appuyés par le dauphin Louis. Il impose également son pouvoir face au pape en signant la Pragmatique Sanction de Bourges qui restreint l'autorité papale sur les évêques français. La fin du règne annonce par bien des aspects l'absolutisme du pouvoir royal en France. Face à la couronne, il ne reste plus qu'un grand féodal, le duc de Bourgogne. Charles VII achève ainsi son règne en ayant conforté l'autorité royale.

CHARLES VII LE VICTORIEUX (Paris, 1403-Mehun-sur-Yèvre, 1461). Roi de France (1422-1461). Il entreprit avec Jeanne d'Arc la reconquête du royaume en partie occupé par les Anglais et leurs alliés bourguignons et mit fin à la guerre de Cent Ans. La fin de son règne fut marquée par un renouveau commercial et le raffermissement de l'autorité royale. Fils de Charles VI le Fou et d'Isabeau de Bavière, dauphin en 1417 après la mort de ses frères aînés, il fut, à l'occasion de la lutte entre les Armagnacs et les Bourguignons, chassé de Paris et se réfugia à Bourges. Sa mère, qui l'avait déclaré bâtard, signa avec Charles VI le traité de Troyes (1420) qui le déshéritait au profit du roi d'Angleterre, Henri V. « Roi de Bourges », Charles VII n'était reconnu que dans le Sud-Ouest et le Midi. Il ne retrouva sa légitimité qu'après sa reconnaissance par Jeanne d'Arc qui délivra Orléans ( 1429) et le fit sacrer à Reims ( 1429). La reconquête d'une partie des régions au nord de la Loire fut entreprise et, afin de détacher les Bourguignons de l'Angleterre, Charles VII accorda d'importantes concessions au duc de Bourgogne Philippe III le Bon au traité d'Arras (1435). Paris reconquis, la Normandie puis la Guyenne (1450-1453) furent réoccupées grâce à des hommes de guerre remarquables et les Anglais ne gardèrent plus en France que Calais. La guerre de Cent Ans terminée (bien qu'aucun traité n'ait été conclu), Charles VII se consacra à la réorganisation de son royaume. Il créa (1445-1448) une armée nouvelle avec une cavalerie de compagnies d'ordonnance, recrutées dans la noblesse et une infanterie de francs archers composée de roturiers exemptés de la taille (d'où leur nom). La monnaie fut stabilisée, des impôts réguliers furent levés rendant inutile la convocation des États généraux et la France connut un renouveau commercial grâce à Jacques Coeur, argentier du roi. Un seul danger subsistait, la puissance du duché de Bourgogne. Charles VII avait épousé Marie d'Anjou qui fut la mère de Louis XI. Voir Castillon (Bataille de), Charles le Téméraire, Formigny (Bataille de), La Trémoille (Louis II de).

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