Databac

CHARLES VII LE VICTORIEUX

Fils du précédent et d’Isabeau de Bavière, né à Paris en 1403. Forcé de quitter cette ville dont le duc de Bourgogne était le maître, il se réfugia à Bourges. Les Anglais occupaient alors la plus grande partie de la France du Nord et le duc de Bedford assurait la régence du royaume pour le futur Henri VI encore enfant. C’est à ce moment que parut Jeanne d’Arc, autour de laquelle se forma un puissant élan patriotique. Orléans fut délivrée (1429). Puis une. série de nouvelles victoires ébranla la domination anglaise et Jeanne put conduire Charles VII à Reims où il fut sacré (1429). Le duc de Bourgogne se réconcilia alors avec lui (traité d’Arras, 1435) et Paris se rendit. Par les Grandes Ordonnances, le souverain mit fin au fléau des Ecorcheurs - bandes armées qui désolaient le pays - et reconstitua une armée. La Normandie et la Guyenne furent reconquises (1450-1453) et il ne resta plus aux Anglais que Calais. Charles réprima aussi la Praguerie menée par le duc de Bourbon et donna au clergé la pragmatique sanction (1434), qui subordonnait l’autorité du pape à celle des conciles. Enfin, grâce à Jacques Cœur, il put mettre de l’ordre dans les finances du royaume et faire revenir la prospérité. Ses dernières années forent troublées par l’ambition de son fils, le futur Louis XI. Craignant qu’il ne l’empoisonne, et souffrant d’une infection dentaire, il se laissa mourir de faim (1461).

Charles VII (1403-1461); roi de France [1422-1461].

Né à Paris le 22 février 1403, C. est le cinquième fils de Charles VI, et rien ne pouvait laisser prévoir qu’il serait un jour roi, quand il n’était que comte de Ponthieu. Il est fiancé à Marie d’Anjou (1413), qu’il épouse en 1422. Il devient duc de Touraine à la mort de son frère Louis, puis dauphin à la mort de son autre frère, Jean (15 juill. 1416). Investi de la lieutenance générale du royaume (1417), il gouverne quelque temps pendant la démence de son père. Mais il est chassé de Paris par les Bourguignons (29 mai 1418). Il se retire à Bourges et prend le titre de régent, mais les négociations qu’il entame avec les Parisiens sont suspendues par le meurtre du duc de Bourgogne Jean sans Peur (10 sept. 1419), accompli lors de l’entrevue de Montereau, avec l’assentiment silencieux du dauphin, pour venger l’assassinat de son oncle Louis d’Orléans. C. cherche des alliés en Écosse, en Castille, auprès du duc de Milan, mais le traité de Troyes (1420) affaiblit encore sa position et, par l’ordonnance du 17 juillet 1420, Charles VI, dominé par son entourage, déclare son fils indigne de lui succéder. A la mort de son père (21 oct. 1422), C. devient roi et est couronné à Poitiers, alors qu’Henri VI d’Angleterre, âgé de dix-huit mois, devient de son côté roi de France à Paris, son oncle le duc de Bedford s’intitulant « régent de France et d’Angleterre ». Les troupes de C. sont battues à Cravant-sur-Yonne (1423) et Verneuil-sur-Avre (1424). L’Anjou est envahi et le comte de Salisbury marche sur Orléans. C. cherche assez mollement des alliances en Écosse en particulier où il songe un temps à se retirer, tant sa situation est mauvaise. Orléans est assiégé (1428). C’est alors que, sollicité par les généraux Dunois, Lahire, Xaintrailles, Barbazan et Richemont qui appuient l’intervention de Jeanne d’Arc, C. sort un temps de sa torpeur. Orléans est reprise, Talbot vaincu à Patay et le roi sacré à Reims. Cependant, quand Jeanne d’Arc est prise devant Compiègne, C. l’abandonne. Mais le mécanisme du succès est enclenché. La Trémoille, jusque-là le conseiller le plus influent du roi, est renversé et Charles d’Anjou lui succède. Le traité d’Arras (22 sept. 1435) détruit l’alliance anglo-bourguignonne. Le duc de Bedford meurt et Paris ouvre ses portes au connétable de Richemont (1436) ; C. y fait son entrée solennelle l’année suivante. Dunois, La Hire et Xaintrailles accumulent les victoires : Montereau (1437), Montargis, Creil, Pontoise (1441). En 1444, une trêve est signée avec l’Angleterre et Henri VI est marié à Marguerite d’Anjou. La pacification du royaume permet à C. de réorganiser l’administration, l’armée, le trésor. Il avait réglé en 1438 les problèmes religieux par la « pragmatique sanction de Bourges », qui dégage assez fortement l’Église de France de l’autorité pontificale, laissant au roi une certaine marge de manoeuvre pour intervenir, en particulier lors des élections épiscopales. La Normandie redevient française après la victoire de Formigny (1450), et celle de Castillon (17 juill. 1453) marque la fin de la guerre de Cent Ans. Les Anglais ne possèdent plus alors que Calais. Les dernières années du règne de C., largement consacrées à la reconstruction du royaume (l’acte le plus célèbre en est l’ordonnance de Montil-lès-Tours, de 1454, sur la réorganisation de la justice), sont pourtant troublées par l’agitation de son fils Louis (futur Louis XI). C. meurt à quarante-neuf ans, le 22 juillet 1461, à Mehun-sur-Yèvre. Il avait eu de son épouse Marie d’Anjou quatre fils et huit filles, et de sa maîtresse Agnès Sorel trois filles.

SACRE DE CHARLES VII . 17 juillet 1429 En ce printemps 1429, le dauphin Charles, cinquième fils de Charles VI, dépossédé de ses droits par le traité de Troyes, n’est que le « petit roi de Bourges ». C’est alors que paraît une jeune Lorraine, Jeanne d’Arc, qui dit avoir reçu du Ciel la mission de le faire couronner roi et de bouter l’Anglais hors de France. Le 8 mai 1429, la Pucelle, qui s’est faite chef de guerre, remporte sa première victoire : les Anglais lèvent le siège d’Orléans. En juin, ayant convaincu le jeune homme de se laisser conduire à Reims, elle force un chemin jusqu’en Champagne, à la tête d’une armée de plusieurs milliers d’hommes. Le 16 juillet, le Dauphin entre dans la ville où ses ancêtres ont été sacrés ; le 17 juillet, il devient Charles VII. Cet événement rétablit son autorité sur l’Orléanais, le Beauvaisis, la Champagne, la Brie, le Valois et le Vendômois.

Liens utiles