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Charles D'ORLÉANS

Charles D'ORLÉANS

Neveu de Charles VI, né à Paris en 1394, mort à Amboise en 1465, Charles d'Orléans apprend la poésie italienne avec sa mère, Valentine de Milan. Jeune chef du parti des Armagnacs, il se bat contre Jean sans Peur, duc de Bourgogne et assassin de son père, le duc d'Orléans. Sa première femme meurt en couches. Il se remarie avec la fille du duc d'Armagnac, mais le mauvais sort poursuit ce prince-poète. À la bataille d'Azincourt, en 1415, il est fait prisonnier par les Anglais et reste vingt-cinq ans enfermé à la tour de Londres où, pour tromper son ennui, il s'adonne à une poésie inspirée par l'amour courtois mais teintée de la mélancolie de l'exil. A sa libération, il essaie vainement de faire valoir ses droits sur le duché de Milan; puis, dans son château de Blois, il vit ses dernières années en protégeant poètes et artistes. Marie de Clèves, sa troisième épouse, lui donne, en 1462, un fils qui sera roi de France : Louis XII.




CHARLES D'ORLÉANS 1394-1465 Poète, né à Paris. Fils du duc Louis d’Orléans, chef du « parti Armagnac », il est emmené prisonnier en Angleterre après la bataille d’Azin-court (1415). Quand enfin il sera libéré (1440), il a déjà quarante-six ans. Il lui en reste à vivre encore vingt-six. En vain donne-t-il des fêtes dans ses châteaux de Blois et de Tours ; en vain organise-t-il, pour aider ses jeunes confrères, des concours de poésie. (L’un d’eux comporte des variations sur ce thème, lourd de sens pour lui : «Je meurs de soif auprès de la fontaine » ; c’est un inconnu qui triomphe, nommé Villon.) Dans ces deux moitiés de sa vie, il ne nous fait entendre qu’un seul et même ton : le ton élégiaque. Jeune et captif, il avait chanté la nostalgie de sa patrie (Le Livre de la prison) ; libéré, mais un peu trop tard, il chante la nostalgie de sa jeunesse. Il semblerait presque qu’il ait été mis au monde pour subir ce destin, tant il s’adonne et s’abandonne avec la meilleure conscience du monde au nonchaloir, qui est son vice préféré (Laissez-moi songer à mon aise). Et pourtant, sur ce mode unique, les rondels, chansons et ballades de Charles d’Orléans ne sont jamais monotones, tant le poète s’y entend à saupoudrer sa mélancolie de trouvailles subtiles ; de notations fraîches ou bien moqueuses, acides. Les enfants, quand le professeur leur donne à apprendre par cœur un de ces rondels entrent de plain-pied dans son univers poétique ; et c’est un privilège que seul La Fontaine partage avec lui.

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