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Charles BELMONT

Charles BELMONT

Né Charles Blekmans le 24 janvier 1936 à Courbevoie (Hauts-de-Seine).

L'Écume des jours (1967), Rak (1971), Histoires d'A. (coréal. Marielle Issartel, 1973), Pour Clémence (1976).

De 1956 à 1966, il est comédien au théâtre {La Ménagerie de verre de Tennessee Williams, Tchin-Tchin de François Billetdoux...) et au cinéma {Les Godelureaux de Claude Chabrol, Le Démon de minuit d’Yves Allègret, La Bataille de Naples de Nanny Loy...). Il réalise alors un court métrage, Un fratricide, d’après Kafka, et son premier long métrage. Adapté de Boris Vian, L'Écume des jours respecte les deux composantes du roman, et si les jeux de mots, références moqueuses et clins d’œil sont parfois peu convaincants, la merveilleuse histoire d’amour baignée dans le fantastique le plus pur se dégage entièrement des contingences du réalisme par une superbe photographie mise au service du décor troublant de la chambre-serre où Chloé se meurt au milieu des nénuphars asphyxiants. Rak aborde lui aussi la mort, mais cette fois dans le contexte réaliste du milieu hospitalier et de la thérapie contre le cancer. En fait, plus qu’un pamphlet contre la médecine, le film raconte surtout une tragique histoire d’amour, celle d’un fils qui retrouve sa mère malade et essaye de rattraper le temps perdu en une émouvante course contre la mort. Avec Marielle Issartel, monteuse de Rak, Charles Belmont coréalise ensuite un film militant chargé d’appuyer la campagne d’opinion en faveur de la libéralisation de l’avortement. Histoires d'A. fut un film utile parce qu’il exposait des méthodes, citait des noms et des adresses, si bien qu’il fut interdit. 200000 spectateurs l’ont pourtant vu en séances clandestines avant qu’il ne sorte en octobre 1974, après le vote de la loi Veil. Mais il ne servira plus à grand-chose et fera une mauvaise carrière. Belmont écrit alors, toujours avec sa compagne Marielle Issartel, un film sur le difficile apprentissage du temps libre par un jeune cadre licencié pour raisons économiques. Mêlant au constat sociologique et à l’analyse psychologique un certain nombre de recherches formelles données comme une dimension plastique supplémentaire et juxtaposées à des scènes à la composition plus traditionnelle, Pour Clémence accuse le côté disparate des préoccupations esthétiques de l’auteur. Ce passage du fantastique {L'Écume des jours} au cinéma militant {Histoires d'A.) avec retours au film de création {Rak, Pour Clémence} ne facilite pas en effet  l’approche de cette œuvre et semble avoir empêché Charles Belmont, qui n’a plus rien fait au cinéma depuis dix ans, d’accomplir une véritable carrière.

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