CHARLEMAGNE (742-814) - Carolingien
CHARLEMAGNE (742-814) - Carolingien • Roi des Francs [768-814], empereur d'Occident [800-814] Fils de Pépin III le Bref et de Bertrade de Laon, dite Berthe au grand pied, Charles, qui deviendra le Grand (c’est ce que signifie son nom, Carolus Magnus, en latin), est sacré roi, du vivant de son père, par le pape Etienne II le 27 juillet 754. Il a alors seulement 12 ans. Juste avant de mourir, Pépin partage son royaume entre ses deux fils. Charles, l’aîné, hérite de l’Austrasie avec la Frise de l’Ouest, la Franconie, la Thuringe, la Hesse, la Neustrie et l’ouest de l’Aquitaine. Ces régions entourent celles de son frère Carloman. Les deux frères étant devenus rivaux malgré les bons offices de leur mère, les menaces de guerre civile se font de plus en plus lourdes jusqu’à ce que Carloman meure prématurément en décembre 771. Aussitôt, Charles s’empare de tout le royaume franc et enferme les héritiers de son frère dans un cloître.
Commence dès lors une longue phase d’extension du royaume qui va se faire sans plan prémédité, au gré des occasions. En 774, Charlemagne passe les Alpes et soumet le roi des Lombards, Didier (ou Desiderius), avant de se proclamer roi des Francs et roi des Lombards. Le 15 août 778 a lieu l’épisode célèbre de Roncevaux, où l’arrière-garde de son armée (conduite par Roland, comte de Bretagne) est anéantie, non par les Sarrasins, comme le veut la légende, mais par les Basques. En 781, il fait de l’Aquitaine un royaume pour son fils cadet Louis afin de flatter les sentiments particularistes des Aquitains. La Bavière est définitivement soumise en 788. En 790, Charles organise la marche (province) de Bretagne, qu’il confie à son autre fils, Charles le Jeune. Il s’agit de contenir les Bretons insoumis, il inaugure ainsi une politique d’installation aux frontières de provinces tampons, qui s’intensifiera après 800. Après trente ans d’une guerre très cruelle où Charles n’a pas reculé devant les massacres et les déportations de populations, la Saxe est rattachée à l’Etat franc aux environs de l’an 800. La période de conquête s’achève. Charles est désormais le plus puissant souverain d’Occident, il a lié des relations avec de nombreux autres pays, de l’Angleterre à Bagdad. Pour le pape Léon III, le moment semble propice pour se donner un protecteur. Aussi couronne-t-il Charlemagne empereur des Romains le jour de Noël 800, à Rome. L’empire doit à Charlemagne son achèvement territorial ; il regroupe des territoires qui correspondraient aujourd’hui à la France (sans la Corse ni la Bretagne), au Pays Basque et à la Catalogne espagnols, au Bénélux, à l’ouest de l’Allemagne jusqu’à l’Oder, à l’Autriche, au nord de la Yougoslavie, à l’Italie au nord de Naples. Il va s’agir maintenant de protéger l’empire des agressions extérieures, de l’organiser et de le transmettre. En 805, les Avars et leur chef, qui menacent la Bavière depuis 796, sont convertis et soumis. La marche d’Espagne est créée en 811. Mais le souvenir du massacre de Roncevaux demeurant cuisant, la politique ibérique de Charlemagne a été plus prudente et stratégiquement plus méthodique. Gérone a d’abord été occupée en 785, puis Barcelone en 801 et enfin Tortosa en 811. Au Nord, il intervient en Nord-Albingie (actuelle frontière germano-danoise), où les Danois font leurs premiers raids. Des fortifications sont élevées le long des côtes de la mer du Nord et de la Manche : l’Etat franc a toujours été vulnérable sur ses façades maritimes et le péril normand n’est pas loin qui le confirmera. En revanche, grâce au système de marches qui se généralise, une solide organisation défensive le protège sur ses frontières terrestres. La plupart des marches se trouvent à ses limites orientales et septentrionales, sur des territoires nouvellement conquis, à la tête desquels se trouvent les comtes (la présence de populations non soumises imposant parfois, au-dessus des comtes, la nomination d’un chef militaire, le marquis-ou préfet). D’autres marches enserrent l’état à l’ouest et au sud (les marches de Bretagne et de Toulouse). Elles couvrent des territoires sous domination franque depuis longtemps et sont gérées dans le cadre administratif ordinaire des comtés. Afin de garder le contrôle de cette gestion locale, Charles institue les missi dominici, les «envoyés du maître» (capitulaire de 802), commissaires impériaux envoyés dans tout le territoire et qui ont pour tâche de porter à la connaissance des comtes les décisions impériales et notamment le contenu des capitulaires, ces décrets ainsi nommés parce qu’ils sont divisés en chapitres {capitula). De ces contrôles naît un encadrement politique et social recourant largement à l’écrit qui marquera de son empreinte tous les pays ayant fait partie de l’empire carolingien.
Le roi agit également lui-même pour pallier les déficiences de l’institution comtale. Il n’hésite pas à effectuer des visites surprises que favorise la tenue, presque jusqu’à la fin de sa vie, d’une cour itinérante, du moins à la belle saison. Car, en fait, tout le poids de l’empire repose sur les épaules de l’empereur (dont on sait, soit dit en passant et malgré la légende, qu’il ne portait pas la barbe). Son prestige a fait de lui l’ami des rois, tel Alphonse II de Galice, qui veut lutter avec lui contre l’islam. Et, à Aix-la-Chapelle, Michel Ier, empereur d’Orient, le reconnaît comme empereur d’Occident, en 812. Dès 806, Charlemagne envisage le partage de ses États entre ses fils Charles, Pépin et Louis. Mais la mort des deux premiers règle différemment cette question d’héritage. Charlemagne fait de Louis son seul héritier ; ce dernier, surnommé « le Pieux », est associé empereur en 813, sans que le pape soit consulté. L’empire est ainsi transmis dans son intégralité. Charles avait pourtant eu de nombreux enfants de ses neuf épouses et concubines. L’empereur meurt le 28 janvier 814 à Aix-la-Chapelle, dont il avait fait son lieu de résidence.
Charlemagne a très vite compris que l’Église catholique serait son plus fidèle soutien. Elle était le seul ciment d’unité entre les divers peuples sur lesquels il régnait. Aussi a-t-il tenu à ce que les régions nouvellement conquises soient évangélisées et s’est-il efforcé de relever la spiritualité et la morale chez les fidèles et le clergé, de sorte que son règne s’est accompagné d’un renouveau intellectuel et artistique tel que l’on peut parler d’une véritable renaissance carolingienne. Des savants étrangers fréquentaient la cour (Alcuin, Eginhard, Théodulphe). Toutefois, du point de vue de l’art, la renaissance carolingienne s’est exprimée surtout par les trésors d’églises et l’orfèvrerie.
Charles Ier ou Charlemagne
(742-814)
Dates de règne : 771 -814 Épouses : Himiltrude, Désirée (758-783), Hildegarde (758-783), Fastrade (765-794), Liutgarde (776-800), Madelgarde, Régina, Adelinde, Gerswinde (782-829) Fils aîné de Pépin le Bref, Charles ne sera légitimé qu'à la suite du mariage de son père. À la mort de ce dernier, Char- les Ier’ plus tard surnommé « le Grand » (qui se dit Magnus en latin, d'où Charlemagne), hérite de l'Aquitaine occidentale, de la Neustrie, de l'Austrasie et de ses territoires germaniques. La mort de son frère aîné Carloman, en 771, lors d’une expédition guerrière contre les Lombards, permet à Charles de réunifier le royaume. Pour parvenir à ses fins, il usurpe le titre de ses neveux, héritiers légitimes de son frère.
Devenu souverain incontesté du Regnum francorum, Charles Ier se lance dans une politique de conquête. Appelé à l'aide par le pape Hadrien Ier contre les Lombards, il bat ces derniers et devient en 774 roi des Lombards. Il combat également contre les Saxons, contre les Avars en Hongrie, et contre les Arabes en Espagne, au cours d’une campagne immortalisée par la Chanson de Roland. Il mènera au cours de sa vie plus de cinquante expéditions militaires. Il parvient ainsi à conquérir un vaste territoire qui correspond à peu près à l'Occident européen actuel. Il est sacré Empereur des Romains le jour de Noël 800, à Rome, par le pape Léon III. L'initiative papale suscite de nombreuses réactions, notamment de l’empereur d'Orient qui met du temps à l'accepter. Le centre géographique de l'empire s'étant déplacé vers l'est, Charles promeut au rang de capitale Aix-la-Chapelle, ancrant la dynastie carolingienne dans la terre germanique d'où elle est issue.
Charlemagne révèle ses grands talents d organisateur. Il bâtit un système politique adapté à son immense empire. Les comtes, nommés et alors révocables, et les évêques ont en charge leurs territoires mais 1 empereur ne leur fait pas entièrement confiance. En conséquence, il prévoit un corps de missi dominici qui exercent un relais précieux entre le palais et les territoires éloignés de la capitale. Les ordres sont désormais écrits, et le clergé participe activement à cet élan administratif. Le souverain favorise aussi la fondation de monastères et d'écoles, stimulant ainsi l'émergence d'une élite lettrée. Sous son règne, l’activité culturelle et artistique prend un nouvel essor. Cette période sera qualifiée de « Renaissance carolingienne ». À ce titre aussi, Charlemagne s'inscrit dans la continuité de l'Empire romain d'Occident, un vaste empire chrétien réuni et pacifié. Sur le plan personnel, Charlemagne est également un personnage hors du commun. Il ne comptera pas moins de neuf épouses, auxquelles il faut ajouter quantité de maîtresses, favorites et concubines ! Parmi toutes ses femmes, sa troisième épouse Hil-degarde lui donne huit enfants, dont le futur Louis Ier. Fidèle aux coutumes mérovingiennes, Charlemagne partage dès son vivant son immense territoire entre ses trois fils (acte de Thionville, 806). Louis hérite de l'Aquitaine, Charles reçoit la Francie, l'Italie va à Pépin et plus tard à son fils Bernard. La mort de Charles en 810, puis celle de Pépin en 811 empêchent le démembrement. En 813, Charlemagne fait couronner son fils Louis devenu désormais l'unique héritier de sa couronne impériale. Moins d'un an plus tard, Charlemagne contracte une pleurésie lors d'une chasse en Ardenne. Il s'éteint peu de temps après, à l'âge de soixante-douze ans.Liens utiles
- Fils de Pépin le Bref et de Berthe aux Grands Pieds, Charlemagne(742-814) est couronné empereur d'Occident par le pape Léon III.
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