CERNUNNOS
CERNUNNOS Dieu gaulois aux oreilles et aux bois de cerf, Cemunnos, « le dieu cornu » comme l’atteste l’unique inscription gallo-romaine le concernant parvenue jusqu’à nous, est représenté entouré d’animaux, assis en position bouddhique, un torque (collier celte) à la main, un serpent dans l’autre. Quelquefois identifié comme le « Dis Pater » (Dieu le père) des Gaulois dont César évoquait l’existence, ou bien encore comme un transfuge de Pluton, le vieux Cemunnos était, seule certitude, le maître des animaux, le dieu de l’abondance agricole et celui des Enfers.
CERNUNNOS Dieu assis en lotus, portant des bois de cerf sur la tête et tenant des serpents à la main. Avant tout, c’est sous cette image qu’on connaît ce dieu. Il apparaît dans les gravures de Valcamonica, dès l’arrivée des premiers Celtes historiques, puis dans la statuaire gallo-romaine. Sur le chaudron de Gundestrüp, il figure, jeune et imberbe, en alternance avec Taranis, le dieu à la roue. Force est donc de l’interpréter comme un dieu saisonnier régnant sur une partie de l’Année, tandis que Taranis régit l’autre. L’un et l’autre sont les amants (ou les maris) de la Déesse : les torques trahissent ce lien. Par ailleurs, Cemunnos appartient au groupe des quatre cavaliers des saisons, en troisième position derrière Lug coiffé d’un corbeau, Teutatès surmonté d’un sanglier et avant le dieu à l’arc-en-ciel. Malheureusement on ignore bien des détails sur le mythe raconté ici. Ses attributs servent à cerner sa personnalité. Les bois de cerf évoquent la renaissance et le serpent apparaît en gardien du monde infernal. Si l’on ajoute qu’à Valcamonica, de nombreuses scènes de chasse au cerf accompagnent les représentations du dieu, son rôle cyclique se dévoile. Il patronne la vie-mort-renaissance des espèces animales et accomplit l’hiérogamie créatrice de mondes, avec la Déesse-Mère. À basse époque, il devient Heme, le chasseur géant.