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CENSURE

CENSURE. n. f Le mot censure comprend l'idée de blâme, de contrôle et d'interdiction. Le censeur est celui qui dit ce qui est admis et ce qui ne l'est pas, et qui «censure» ce qui doit être interdit. D'où plusieurs sens du mot, selon les domaines.
1° En religion, la censure est la condamnation d'opinions ou de textes jugés non conformes à la doctrine. Elle conduit à «mettre à l'Index» les auteurs ou les livres proscrits (l'Index fut la liste des ouvrages interdits par l'Église catholique).
2° En politique, la censure est le contrôle exercé par le pouvoir sur les productions intellectuelles et artistiques. Il en résulte des autorisations (qu'il faut demander, par exemple, à une «commission de censure ») ou des interdictions : de films, de livres, de journaux, ou de passages de ces diverses productions. Le journal paraîtra par exemple avec des « blancs» correspondant aux paragraphes ou aux articles interdits de publication. Pour éviter la censure officielle, les auteurs d'articles pratiquent parfois l'autocensure. À noter le sens spécial de l'expression « motion de censure», texte qu'une Assemblée peut voter à l'encontre de la politique d'un gouvernement, et susceptible d'obliger celui-ci à démissionner.
3° En psychanalyse, la censure est une sorte d'instance psychique, un instrument de contrôle situé à la limite entre l'Inconscient et le Moi conscient, qui refoule les désirs, les pulsions à l'état brut, que le sujet ne saurait admettre en lui-même. La censure est l'instrument essentiel du Surmoi (voir ce mot). Elle épargne à la conscience le trouble ou la honte de se sentir traversée par des désirs socialement ou moralement répréhensibles. Ceux-ci se manifestent néanmoins, notamment dans le rêve, sous une forme que la censure, précisément, oblige à travestir en symboles, à déformer en les déguisant. Ici comme ailleurs, la censure ne supprime jamais les choses, mais seulement leur expression trop claire.

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