Ce discours du « vent mauvais » fut prononcé, le 12 août 1941 par le maréchal Pétain, chef de l’État français de 1940 à 1944.
Français, J’ai des choses graves à vous dire. De plusieurs régions de France, je sens se lever depuis quelques semaines un vent mauvais. L'inquiétude gagne les esprits, le doute s’empare des âmes. L’autorité de mon gouvernement est discutée ; les ordres sont souvent mal exécutés (...) Nos difficultés intérieures sont faites surtout du trouble des esprits, de la pénurie des hommes et de la raréfaction des produits. Le trouble des esprits n’a pas sa seule origine dans les vicissitudes de notre politique étrangère. Il provient surtout de notre lenteur à reconstruire un ordre nouveau, ou plus exactement à l’imposer. La révolution nationale, dont j’ai, dans mon message du 11 octobre, dessiné les grandes lignes, n’est pas encore entrée dans les faits. Elle n’y a pas pénétré, parce qu’entre le peuple et moi, qui nous comprenons si bien, s’est dressé le double écran des partisans de l’ancien régime et des serviteurs des trusts. Les troupes de l’ancien régime sont nombreuses ; j’y range sans exception tous ceux qui ont fait passer leurs intérêts personnels avant les intérêts permanents de l’État : maçonnerie, partis politiques dépourvus de clientèle mais assoiffés de revanche, fonctionnaires attachés à un ordre dont ils étaient les bénéficiaires et les maîtres, ou ceux qui ont subordonné les intérêts de la patrie à ceux de l’étranger. Un long délai sera nécessaire pour vaincre la résistance de tous ces adversaires de l’ordre nouveau, mais il nous faut, dès à présent, briser leurs entreprises, en décimant les chefs. Si la France ne comprenait pas qu’elle est condamnée, par la force des choses, à changer de régime, elle verrait s’ouvrir devant elle l’abîme où l’Espagne de 1936 a failli disparaître et dont elle ne s’est sauvée que par la foi, la jeunesse et le sacrifice. Rappelez-vous ceci : un pays battu, s’il se divise, est un pays qui meurt ; un pays battu, s’il sait s’unir, est un pays qui renaît. Vive la France ! Il s’agit d’un texte politique évoquant l’état de l’opinion publique en France (« L’inquiétude gagne les esprits... ») et les difficultés du régime politique français (« L’autorité de mon régime est discutée »). L’adresse aux Français, ainsi que le ton général du texte, montrent que nous avons affaire à un discours prononcé par un gouvernant français. L’allusion à la situation de l’Espagne et à la révolution nationale doit vous faire penser que ce document date de la Seconde Guerre mondiale. ■ Ce discours du « vent mauvais » fut prononcé, le 12 août 1941 par le maréchal Pétain, chef de l’État français de 1940 à 1944.
Liens utiles
- PETAIN, Henri Philippe Omer (24 avril 1856-23 juillet 1951) Maréchal de France, chef de l'Etat français (1940-1944) Né dans une modeste famille de paysans, après des études à Saint-Cyr, dont il sort en 1878, il enseigne à l'Ecole de guerre de 1901 à 1910.
- Analyse du discours de Charles De Gaulle à l’hôtel de ville de Paris le 25 août 1944 Ce document est un discours prononcé par le général De Gaulle, à l’hôtel de ville de Paris le 25 août 1944.
- Discours prononcé à l'Hôtel de Ville de Paris le 25 août 1944 par le général De Gaulle ?
- Loisy, AlfredLoisy, Alfred (1857-1940), théologien et exégète français qui, cherchant à mettre les méthodes scientifiques de la philologie et de la critique historique au service de lathéologie catholique, fut le chef de file du modernisme.
- L'État français de 1940 à 1944: le choixde la collaboration avec l'Allemagne ?