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CATHÉDRALE

CATHÉDRALE C’est l’église de l’évêque. À l’origine, elle s’insère dans un ensemble comprenant plusieurs églises, un baptistère et le palais épiscopal. Dès l’époque romane (voir Roman*), toutefois, elle tend à devenir l’unique église, ce qui sera le cas à l’époque gothique. Au xiie siècle, prospérité aidant, l’essor des villes va faire de la cathédrale un monument de prestige qu’il convient de bâtir plus haut, plus beau, plus vite que dans les villes voisines. Ainsi le renforcement du pouvoir est-il, autant que la foi, à l’origine de ces sommets de l’esthétique du Moyen Âge. Car la cathédrale n’est pas seulement un accomplissement architectural ; avec ses sculptures, ses vitraux, les peintures qui couvrent ses murs, c’est le point d’aboutissement des arts médiévaux. Lieu de prière, elle est aussi centre de vie ; des réunions s’y tiennent, des pèlerins y trouvent le gîte, ceux qui en ont les moyens s’y font inhumer, son parvis accueille les représentations des mystères.

Les bâtisseurs de cathédrale ont-ils inventé l'électricité ?

C’est la thèse d’un historien américain du nom de Lynn T. White. Spécialiste de l’histoire des techniques au Moyen-Age, il fait remarquer que tous les grands monuments légués à l’humanité sont l’œuvre d’esclaves, à l’exception des cathédrales dites gothiques. Là, les ouvriers étaient des travailleurs libres, groupés en « guildes ». Quel rapport avec l’électricité ? Pour le créateur de l’entreprise de robotique Robopolis, tout cela est évident. Bruno Bonnell a trouvé « son modèle économique dans les cathédrales». « L'entreprise est un collectif, explique Bonnell. Tous les corps de métier participent. Pour bâtir une cathédrale, il faut être capable départager une même foi, une même vision. Ce que j'aime par-dessus tout dans cette construction, c'est que les constructeurs n'en voient pas la fin... » Mais revenons à Lynn T. White. Il voit dans la cathédrale la matrice du futur. Il ne faudrait pas opposer la technique et la mystique, ni « la Sainte Vierge et la dynamo ». Rémi Brague, un médiéviste français va dans le même sens : « C'est parce que le Moyen-Age a posé en idéal le respect de l'être humain qu'il a rendu possible la substitution à la peine des hommes de ce qui peut la soulager, à savoir l'énergie des machines. » Même si la Sainte Vierge n’est pas la fée électricité.

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