Catégorie : Français / Littérature
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Le pays. Charles-Ferdinand Ramuz, Le Petit Village.
Le pays. Charles-Ferdinand Ramuz, Le Petit Village. C'est un petit pays qui se cache parmises bois et ses collines ;il est paisible, il va sa viesans se presser sous ses noyers ;il a de beaux vergers et de beaux champs de blé,des champs de trèfle et de luzerne,roses et jaunes dans les prés,par grands carrés mal arrangés ;il monte vers les bois, il s'abandonne aux pentesvers les vallons étroits où coulent des ruisseauxet, la nuit, leurs musiques d'eausemblent agrandir encore le silence.Son ciel e...
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Frédéric Gaussen, Le Monde Dimanche, 14 février 1982 (Littérature)
Raconter sa vie est une satisfaction qu'on se refuse difficilement. C'est la preuve qu'on a bien existé et qu'un interlocuteur est là, prêt às'intéresser à vous. Les grands hommes — et aussi les moins grands — ont toujours brûlé de s'adresser au reste des mortels enécrivant leurs mémoires. Les autres, les gens ordinaires, se satisfaisaient du public plus restreint de la veillée familiale ou du comptoirde bistrot.Mais, maintenant, cette relativité des destins individuels n'est plus de mise. L'...
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Balzac, Eugénie Grandet: le portrait de Madame Grandet
Madame GRANDET était une femme sèche et maigre, jaune comme un coing, gauche, lente; une de ces femmes quisemblent faites pour être tyrannisées. Elle avait de gros os, un gros nez , un gros front, de gros yeux, et offrait, aupremier aspect, une vague ressemblance avec ces fruits cotonneux qui n'ont plus ni saveur ni suc. Ses dentsétaient noires et rares, sa bouche était ridée, et son menton affectait la forme dite en galoche. Une douceurangélique, une résignation d'insecte tourm...
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LE PONT - V. Hugo, Les Contemplations, livre VI (commentaire)
LE PONT - V. Hugo, Les Contemplations, livre VI (commentaire) J'avais devant les yeux les ténèbres.L'abîme Qui n'a pas de rivage et qui n'a pas de cimeÉtait là, morne, immense ; et rien n'y remuait.Je me sentais perdu dans l'infini muet.Au fond, à travers l'ombre, impénétrable voile,On apercevait Dieu comme une sombre étoile.Je m'écriai : — Mon âme, ô mon âme ! il faudrait,Pour traverser ce gouffre où nul bord n'apparaît,Et pour qu'en cette nuit jusqu'à ton Dieu tu marches,Bâtir un pont géant su...
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Avenir - Charles CROS, Le Coffret de santal, « vingt sonnets »
Avenir - Charles CROS, Le Coffret de santal, « vingt sonnets » Les coquelicots noirs et les bleuets fanésDans le foin capiteux qui réjouit l'étable,La lettre jaunie où mon aïeul respectableA mon aïeule fit des serments surannés,La tabatière où mon grand-oncle a mis le nez,Le trictrac incrusté sur la petite tableMe ravissent. Ainsi dans un temps supputable2Mes vers vous raviront, vous qui n'êtes pas nés.Or, je suis très vivant. Le vent qui vient m'envoieUne odeur d'aubépine en fleur et de lilas,L...
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Que penser de cette affirmation de G. Gusdorf : « La pédagogie libertaire de l'éducation sans contrainte ni punition a partout abouti à un échec ; elle se faisait une idée utopique du respect de l'enfant, qui a besoin en fait d'être conduit, de sentir s'exercer sur soi une autorité réelle... » ?
Que penser de cette affirmation de G. Gusdorf : « La pédagogie libertaire de l'éducation sans contrainte nipunition a partout abouti à un échec ; elle se faisait une idée utopique du respect de l'enfant, qui a besoinen fait d'être conduit, de sentir s'exercer sur soi une autorité réelle... » ? Est posé ici le problème général de la pédagogie, i.e. de la méthode d'enseignement. Comme l'indique sonétymologie, le terme — et le fait — datent de l'époque antique, plus précisément grecque : comm...
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LA FONTAINE, L'Horoscope, v. 55 à la fin (Fables VIII, 16)
LA FONTAINE, L'Horoscope, v. 55 à la fin (Fables VIII, 16). De ces exemples il résulteQue cet art, s'il est vrai, fait tomber dans les mauxQue craint celui qui le consulte ;Mais je l'en justifie, et maintiens qu'il est faux.Je ne crois point que la natureSe soit lié les mains, et nous les lie encor,Jusqu'au point de marquer dans les cieux notre sort.Il dépend d'une conjonctureDe lieux, de personnes, de temps ;Non des conjonctions de tous ces charlatans.Ce Berger et ce Roi sont sous même planète...
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Molière déclare dans son Avertissement au lecteur, en tête de L'Amour médecin (1665) : « On sait bien que les comédies ne sont faites que pour être jouées et je ne conseille de lire celle-ci qu'aux personnes qui ont des yeux pour découvrir dans la lecture tout le jeu du théâtre. » Vous commenterez cette affirmation en montrant, à l'aide d'exemples précis, ce que la représentation d'une pièce de théâtre ajoute à sa lecture.
Molière déclare dans son Avertissement au lecteur, en tête de L'Amour médecin (1665) : « On sait bien que lescomédies ne sont faites que pour être jouées et je ne conseille de lire celle-ci qu'aux personnes qui ont des yeuxpour découvrir dans la lecture tout le jeu du théâtre. »Vous commenterez cette affirmation en montrant, à l'aide d'exemples précis, ce que la représentation d'une pièce dethéâtre ajoute à sa lecture. INTRODUCTION L'Amour médecin n'est, de l'aveu même de Molière, qu' « un simpl...
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- Fénelon
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Le Romantisme
Le Romantisme Tandis que les précurseurs du Romantisme n'avaient point rompu avec la tradition, la jeune École qui s'est formée sous laRestauration s'est opposée, non sans violence, aux théories classiques, et a proclamé officiellement « la liberté dans l'art». Le Romantisme résulte d'influences diverses, françaises et étrangères. Le Romantisme est le nom donné au mouvement confus et général de rénovation qui se manifeste en littérature dans lapremière moitié du XIXe siècle. C'est d'abord une in...
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La Pléiade
La Pléiade La poésie s'est renouvelée sur l'initiative d'une élite savante et distinguée, la Pléiade, qui entreprit de relever à lafois la dignité de la langue et celle de l'inspiration; le héraut du groupe fut Joachim du Bellay, le véritable chef,Ronsard. La Pléiade3 dirigée par Ronsard et du Bellay5 a inauguré la grande poésie d'inspiration classique. Un enthousiasme commun caractérisait surtout l'esprit de la nouvelle école. Ayant pour la plupart une connaissanceapprofondie des lettres ant...
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Ronsard
Ronsard Ronsard est le « maître de chœur » de la Pléiade, le véritable fondateur de notre poésie; malgré des défaillances et des erreurs, il a au moins créé le grandstyle lyrique et oratoire. La vie de Ronsard a été vouée à l'étude. Pierre de Ronsard naquit dans le Vendômois en 1524 ; la surdité l'obligea d'interrompre une carrière brillamment commencée dans les cours et ladiplomatie. La gloire rapide et presque fabuleuse qu'il avait acquise de son vivant lui a été par la suite violemment c...
- La Renaissance
- Clément Marot
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Lettre de Monsieur de Pompone, de Mme de Sévigné.
Lettre de Monsieur de Pompone, de Mme de Sévigné. Texte. Il faut que je vous conte une petite historiette, qui est très vraie, et qui vous divertira. Le Roi se mêle depuis peude faire des vers; MM. de Saint-Aignan et Dangeau lui apprennent comme il faut s'y prendre. Il fit Vautre jour unpetit madrigal que lui-même ne trouva pas fort joli. Un malin, il dit au maréchal de Gramont : « Monsieur le maréchal,je vous prie, lisez ce petit madrigal, et voyez si vous en avez jamais vu un si impertinent. P...
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Commentez cette maxime de La Bruyère : « L'ON EST PLUS SOCIABLE ET D'UN MEILLEUR COMMERCE PAR LE C¼UR QUE PAR L'ESPRIT» (les caractères, iv-78.)
Commentez cette maxime de La Bruyère : « L'ON EST PLUS SOCIABLE ET D'UN MEILLEUR COMMERCE PARLE CŒUR QUE PAR L'ESPRIT» (les caractères, iv-78.) L'esprit est généralement considéré comme l'assaisonnement indispensable des conversations, qu'il s'agisse derencontres d'amis ou de réunions mondaines. Dans ce dernier cas en particulier son brillant est comme associéintimement au prestige des belles manières et à l'étalage du luxe. Et pourtant, précisément à une époque où, enFrance, les salon...
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LE SYMBOLISME
LE SYMBOLISME SON HISTOIRE : — Vers 1884-1885 : Mort de Hugo ; lassitude des excès du naturalisme, de la froideur parnassienne ; succès desdrames de Wagner. Du monde des formes on se tourne vers celui, nuancé et mystérieux, de l'âme. — Influence de BAUDELAIRE: son sonnet "Correspondances" contient en germe toute la théorie du futur symbolisme: « Les couleurs, les parfums et les sons se répondent... » — Verlaine, transfuge du Parnasse, publie les Poètes maudits (1884) et Huysmans, dans son roman...
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VERLAINE
VERLAINE 1844-1896 PAUL VERLAINE est né dans les Ardennes, à Metz, en mars 1844, sous le signe de Saturne, ainsi que Baudelaire. II reconnaîtra un jour avec inquiétude l'influence de la fauve planète; il finira par s'y abandonner sans révolte. Son enfance fut heureuse, couvée sous l'édredon bourgeois. Au lycée Bonaparte, à Paris, à peine adolescent, il est saisi par une fureur d'aimer «n'importe quand, n'importe quel et n'importe où»...
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«Il faut peindre d'après nature » (MOLIÈRE)
«Il faut peindre d'après nature » (MOLIÈRE) Sens et portée de la formule. — La discuter s'il y a lieu. Introduction. L'opposition du goût précieux, ami de l'extraordinaire héroïque ou burlesque, au goût classique, ami du naturel, s'estmanifestée dès les premiers succès de Molière. Dans la « Critique de l'Ecole des Femmes » Molière oppose la tragédiecornélienne, telle qu'il la voit, — et il la considère comme étant aussi invraisemblable qu'un roman de Mlle de Scudéry! — à sa propre comédie : « Ce...
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En vous référant aux pièces de théâtre que vous avez lues, étudiées ou vu jouer, dites les réflexions que vous inspirent ces remarques d'un directeur de troupe théâtrale de province : « Notre volonté est de mettre sur scène la société, la présenter et provoquer vis-à-vis d'elle des regards critiques. C'est une fonction du théâtre. Elle n'est pas nouvelle. Molière, et bien avant lui, Sophocle l'avaient ainsi comprise. Mais dans le même temps, le théâtre doit être un lieu où se libère
En vous référant aux pièces de théâtre que vous avez lues, étudiées ou vu jouer, dites les réflexions que vousinspirent ces remarques d'un directeur de troupe théâtrale de province : « Notre volonté est de mettre sur scène la société, la présenter et provoquer vis-à-vis d'elle des regards critiques.C'est une fonction du théâtre. Elle n'est pas nouvelle. Molière, et bien avant lui, Sophocle l'avaient ainsi comprise.Mais dans le même temps, le théâtre doit être un lieu où se libèrent les forces d...