Castration (complexe de)
Castration (complexe de) Confronté à la différence anatomique des sexes, lé garçon pourra craindre d’être castré, comme il a pu se sentir menacé de l’être, par exemple lors d’activités masturbatoires. Quant à la fille, l’absence de pénis est ressentie comme une privation. Au-delà de ces occurrences, le complexe de castration est au cœur du complexe d’Œdipe ; il marque chez le garçon son déclin avec le renoncement aux désirs œdipiens, pour préserver son organe. La fille, par contre, cherchera réparation dans la promesse d’un enfant à venir. C’est sur l’aspect normatif de ce complexe que Lacan mettra l’accent ; il soulignera que ce n’est pas le pénis qui est en jeu dans la castration mais le phallus en tant qu’objet imaginaire. Il le relie à la fonction symbolique du père, qui intervient pour déloger l’enfant de la place première où il s’identifie à ce phallus pouvant répondre au désir maternel. Ce que le père transmet alors, c’est l’interdit de l’inceste. Cette opération fait passer le phallus d’objet imaginaire à une fonction de signifiant. D’acquérir une fonction signifiante, le phallus est alors indice du manque qui permet au sujet d’accéder au désir. Névroses et perversions sont des modalités de défense contre la castration.
castration (complexe de), angoisse liée à la fonction symbolique du phallus et plus précisément à la menace imaginaire de la suppression du pénis (ou d'une partie équivalente du corps). — L'angoisse de castration peut être déclenchée par des menaces d'éducateurs maladroits, soucieux d'éviter les « mauvaises habitudes » (onanisme), mais elle naît naturellement, chez l'enfant, à partir de la découverte des différences sexuelles et d'une culpabilité intérieure liée au développement du complexe d'Œdipe (l'enfant se sent coupable d'éprouver un sentiment de jalousie ou de rivalité à l'égard de son père en ce qui concerne les rapports avec la mère; ce sentiment de culpabilité provoque la peur d'un châtiment déterminé, l'« angoisse de castration »). Le complexe de castration peut résulter d'une estimation exagérée de la masculinité et prendre alors la forme d'une grave déception chez la fillette (lorsqu'elle découvre son absence de pénis). Pour des auteurs, tel le Dr Hesnard, certains cas d'homosexualité féminine seraient la conséquence lointaine de cette déception : « L'homosexuelle excelle à donner ce qu'elle n'a pas, c'est-à-dire que, relevant le défi de la castration féminine, elle s'attribue imaginativement le pénis... »
castration, ablation ou destruction chirurgicale, accidentelle ou criminelle des organes de la reproduction. La castration peut entraîner des modifications spécifiques du comportement Cela est manifeste chez l’animal (le coq castré perd toute son agressivité et sa tendance à la domination), tandis que chez l’être humain les altérations de la personnalité sont moins évidentes. Celles-ci dépendent, surtout, des circonstances dans lesquelles la castration survient. C’est ainsi que l’on ne retrouve pas chez les soldats castrés par blessure de guerre la personnalité particulière des eunuques des anciens harems. La castration chirurgicale (ablation des testicules) a été pratiquée dans plusieurs pays, notamment en Allemagne et au Danemark, sur des criminels sexuels. Elle a été remplacée, au début, des années 70, par la castration chimique. castration (complexe de), crainte immotivée de perdre l’intégrité de son corps. En réalité, il s’agit moins de sentiments relatifs au corps humain vulgaire que d’un système d’émotions en rapport avec la valeur symbolique du phallus. Ce complexe, qui reste inconscient, témoigne chez l’adulte névrosé de la persistance d’une angoisse infantile liée au problème de l’appartenance sexuelle. Parfois, il naît des menaces d’éducateurs maladroits, soucieux de réprimer ou d'éviter les « mauvaises habitudes » (masturbation). Le plus souvent, il survient naturellement chez l’enfant à partir d’un sentiment de culpabilité, en rapport avec le complexe d’Œdipe, et de la découverte de la différence anatomique des sexes. Le petit garçon craint de perdre ce qu’il a et qui le valorise. L’intérêt que la. petite fille porte à la verge du garçon est l’expression de son désir de. l’égaler ; elle envie son pénis et elle cherche les moyens de réparer le manque dont- elle souffre. Avoir un enfant est l’un de ces moyens. Le désir de l’enfant, viendra donc remplacer l’envie du pénis. Pour devenir sexuellement normal, tout enfant doit surmonter le complexe d’Œdipe et l’angoisse de castration. Les psychanalystes considèrent, en effet, que le complexe de castration constitue, pour L'individu, le choc affectif le plus important de son existence, dont les prolongements peuvent retentir sur le développement ultérieur de sa sexualité et conditionner ses relations humaines futures.
CASTRATION (complexe de). Lié au complexe d’Œdipe, le complexe de castration désigne les fantasmes infantiles ayant trait à la perte possible du pénis. La crainte de la castration est une donnée universelle ; quelles que soient les circonstances de son développement psychosexuel aucun garçon n’y échappe. Freud fut tenté d’y voir un héritage phylogénétique, le souvenir d’une castration réellement pratiquée par le père à titre de châtiment au cours de la préhistoire (cf. Totem et Tabou, 1912) ; les psychanalystes kleiniens ont tendance à interpréter l’angoisse de castration comme une variété des angoisses paranoïdes du sujet. Chez la fille, l’absence de pénis est ressentie comme un préjudice subi qu’elle cherchera à nier, à compenser ou à réparer.
La « découverte » de la différence des sexes engendre, sur le fond des pratiques auto-érotiques, l'angoisse de la « castration » (au moins chez le garçon ; son équivalent chez la fille relève de l’« envie de pénis »).
1. Cette angoisse (ou cette envie) est d’autant plus vive que se récapitulent en elle toutes les pertes et les « deuils » antérieurs (naissance, sevrage, éducation sphinctérienne, abandon d’objet). Le « phallus » (chez la fille, c’est le clitoris qui en fait fonction) a de fait les caractères d’un organe surinvesti chargé (à travers l’activité masturbatoire) de l’économie de la libido narcissique et des fantasmes de la libido d’Objet. La représentation, le désir, le phantasme, l’angoisse de « castration » prennent une valeur d’autant plus grande qu’elles introduisent, en articulation avec le Complexe d’Œdipe, à la problématique du désir génital et à sa « symbolisation ». Dans le triangle œdipien, le complexe de la castration correspond en effet à l’attribution projective de « l’existence » de la « castration » à la Puissance Paternelle (prenant force de Loi) avant que n’en soit pleinement reconnue la signification anatomico-physiologique spécifique.
2. En pathologie mentale, le complexe de la castration est à la base de nombreux états et symptômes, sous sa forme d’angoisse ou de désir. Le désaveu de la castration (par défaut de sa symbolisation en différence sexuelle) est à l’origine de l'homosexualité et du fétichisme (dans la ligne substitutive de l’affirmation d’un équivalent du phallus féminin). L’« admission » de l’angoisse nue est à la base des troubles sexuels fonctionnels (impuissance, frigidité). L’impossibilité d’admettre la réalité de la différence sexuelle (forclusion, à suivre Lacan) de la castration serait l’une des conditions de la psychose. La difficulté, enfin, de « lier » l’angoisse de la castration entraîne la régression vers « l’angoisse de morcellement ».
CASTRATION (complexe de) Expression psychanalytique qui désigne un conflit angoissant, attaché au rôle symbolique que l’inconscient attribue au phallus, et prenant naissance lors de la découverte, par l’enfant, de la différence sexuelle : pour un petit garçon, l’attachement exclusif à la mère durant l’Œdipe risquerait d’entraîner de la part du père une punition spécifique consistant en la suppression du pénis ; chez la petite fille, l’angoisse de castration proviendrait de la déception éprouvée en constatant son absence de pénis. Postérieurement au triangle œdipien, ce complexe peut durer (notamment dans les cas d’éducation hyper-répressive) et se manifester par la crainte diffuse d’être privé de n’importe quelle partie du corps.