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Casimir-Perier, Jean (Paris 1847-1907) ; président de la République française [1894-1895].

Casimir-Perier, Jean (Paris 1847-1907) ; président de la République française [1894-1895].

Issu d'une famille qui possède la majorité des actions des mines d'Anzin, petit-fils d'un président du Conseil de Louis-Philippe et fils d'un ministre de l'Intérieur de Thiers, C., sous-secrétaire d'État à l'instruction publique en 1877, poursuit sa carrière jusqu'à la présidence de la Chambre, et celle du Conseil, en 1893. Il y incarne « l'esprit nouveau », l'alliance des républicains modérés et des catholiques ralliés, unis contre les idées socialistes. Il fait voter les « lois scélérates » qui, au nom de la lutte contre les attentats anarchistes, punissent de cinq ans de prison la simple incitation au vol et transfèrent les délits de presse du jury populaire aux juges de la correctionnelle. Renversé en mai 1894, il retrouve la présidence de la Chambre, avant d'être élu à l'Élysée, dès le 27 juin 1894, au lendemain de l'assassinat de Sadi-Carnot. Mais il n'accepte guère la tradition qui prive le président de la République de tout rôle politique et le tient à l'écart des décisions gouvernementales. De plus, il s'exaspère d'une campagne de la presse de gauche, qui lui reproche ses allures mondaines, sa richesse, son autoritarisme. Il démissionne brusquement le 15 janvier 1895, quand la chute du ministère Dupuy lui semble annoncer le retour des radicaux au pouvoir, adressant au Parlement un message qui stigmatise le manque « de moyens d'action et de contrôle » et la « liberté de souffler les haines sociales [qui] continue à être appelée la liberté de penser ». Il se retire totalement de la vie politique.

Perier, Casimir (Grenoble 1777-Paris 1832) ; banquier et homme politique français.

Représentant typique de la grande bourgeoisie libérale française, P., fils d’un manufacturier de Grenoble, participe au train de l’armée française en Italie avant de fonder avec son frère une banque. Il est déjà un banquier couronné de succès et régent de la Banque de France lorsqu’il entre à la Chambre en 1817. Il s’oppose violemment à la politique ultraroyaliste de Charles X et des ministères Villèle et Polignac mais ne s’associe au mouvement révolutionnaire de 1830 qu’à contrecoeur. Il explique d’ailleurs : « Il ne s’agit pas d’une révolution mais d’un simple changement de chef d’État. » Il devient président de la Chambre et, après la chute du cabinet libéral dirigé par Laffitte, il forme un gouvernement au sein duquel il détient aussi le portefeuille de l’intérieur. Personnalité autoritaire, connue pour son énergie débordante, il entend gouverner d’une manière forte et consolider ainsi un régime encore faible. Il réprime sévèrement la révolte des Canuts à Lyon en novembre 1831, mais combat de façon tout aussi inflexible l’opposition de droite incarnée par les légitimistes. Il inaugure ainsi la politique du «juste milieu » qui continuera à caractériser le régime. À la fois chef du gouvernement et de la majorité parlementaire, à la manière anglaise, il revendique à ce titre la direction des affaires et s’entend à préserver son indépendance vis-à-vis du roi qu’il remet à sa place à l’occasion. Il assure la domination de la grande bourgeoisie par l’adoption d’une loi électorale censitaire ; il obtient un « embourgeoisement » du Sénat en supprimant la pairie héréditaire. En politique étrangère, il se refuse à intervenir en Pologne et favorise l’indépendance et la neutralité de la Belgique. Il meurt lors de l’épidémie de choléra de 1832 à Paris.

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