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Casas (Bartholomé de las —)

Casas (Bartholomé de las —)

(né en 1474 à Séville, mort en 1566).

Missionnaire dominicain espagnol qui de 1502 à sa mort défendit ardemment les Indiens d'Amérique Latine contre les abus et les exactions des « conquistadores ». En particulier, il usa de son influence pour réformer le système des encomiendas. Il fut évêque des Chiapas (État du Sud-Ouest du Mexique). Dans son ouvrage Brevisima relaciôn de las Indias, il dénonça avec force les atrocités de la conquête. Il fut également l'auteur d'une « Histoire des Indes » (Historia general de las Indias).

LAS CASAS Bartolomé de. Né à Séville en 1474, mort à Madrid en 1566. Frère dominicain, on l’appela l’apôtre des Indiens; il fut l’un des plus courageux défenseurs des indigènes américains contre les abus des Espagnols. En 1493, Las Casas, qui n’était pas encore moine, se trouvait parmi les compagnons de Christophe Colomb pour son second voyage de découverte et, en 1502, il se rendit de nouveau en Amérique avec l’expédition d’Ovando pour s’occuper des intérêts que sa famille avait acquis dans les Indes occidentales. Son centre d’action fut d’abord l'ile de Saint-Domingue, puis Cuba et plus tard la région de Tucuman. Ce fut en 1510 que son existence prit une orientation définitive : la prédication d’un dominicain sur les atrocités commises par les Espagnols chez les indigènes remua si fortement l'âme de Las Casas, que, par une décision immédiate, il renonça a toutes ses richesses, affranchit tous ceux qui dépendaient de lui, fut ordonné prêtre, entra chez les dominicains et se transforma en champion des Indiens. En 1544, devenu évêque de Chiapas, au Mexique, il poursuivit à fond la lutte contre les « encomenderos », en appelant à Charles Quint lui-même. Dans son Histoire admirable des horribles insolences, cruautés et tyrannies exercées par les Espagnols ès Indes occidentales, brièvement décrites en langue castillane , le moine s’insurgea contre la conduite inhumaine des conquistadores et des colons, dressant contre eux un acte d’accusation qui eut des conséquences incalculables. A Valladolid, en 1550, Charles Quint réunit une commission de savants, parmi lesquels Juan Gines de Sepulveda, pour examiner et repousser les accusations de Las Casas, mais le religieux ne désarma pas et finit par triompher, obtenant la promulgation de nouvelles lois. De tempérament passionné, fanatique de l’esprit missionnaire qui obstruait pour lui toute voie vers une vision sereine des choses, Las Casas se révéla tout entier, en dehors de l’œuvre déjà citée, dans l’Histoire apologétique des Indes [Apologetica historia sumaria quanto à las calidades, disposition, cielo y suelo destas tierras, y condiciones naturales, politicas, republicas, maneras de vivir, é costumbres destas Indias occidentales y méridionales] et dans l'Histoire générale des Indes [Una historia general de las Indias], publiée en 1875, livres qui n’ajoutent rien à sa renommée, fondée sur l’ardeur polémique et l’élan batailleur de son premier ouvrage. L’esprit humanitaire de Las Casas le poussa finalement à tenter une expérience utopique : dans la région de Tucuman, il fonda une colonie d'Indiens pour les former au travail de la terre et à la religion. En 1547 il rentra en Espagne et se fixa à Madrid.

Las Casas, Bartolomé de (Séville 1474-Madrid 1566) ; « apôtre des Indiens », évêque de Chiapas.

Issu d’une famille noble, après des études à Salamanque, L. part dès 1502 pour Hispaniola (Haïti). Il prend part à des combats avec les Indiens et obtient une terre, qu’il fait exploiter par des Indiens selon le système du travail forcé alors en vigueur (l'encomienda). Il est prêtre depuis 1510 et il a la révélation que les Indiens sont des hommes et des frères à évangéliser et à protéger en tant que tels. La conviction se renforce en lui de l’irresponsabilité de leur exploitation et de leur répartition entre les colons. Il commence à lutter pour que les Indiens soient libérés du travail forcé, vend sa terre à Hispaniola et part en 1515 en Espagne pour convaincre le régent Ferdinand le Catholique de prendre des mesures efficaces. Le cardinal Jiménez de Cisneros, qui assure la régence de Charles Quint, au pouvoir en Espagne dès 1516, le nomme « protecteur universel » des Indiens et le place à la tête d’une commission de hiéronymites qui doit élaborer les lignes directrices de la protection des Indiens. Cette commission travaille en Amérique dès 1517, mais elle ne peut agir efficacement contre les propriétaires terriens tout-puissants et le plus souvent très influents que dans quelques cas isolés. Refusant tout compromis, L. rentre en Espagne pour dénoncer auprès du roi lui-même l’absence de scrupules des conquistadores. Son action recueille l’approbation de Charles Quint, même si le soutien du pouvoir royal n’est pas suffisant dans la pratique. En multipliant ultérieurement ses voyages dans le Nouveau Monde, et en dénonçant dans ses écrits le sort fait aux Indiens, L. cherche à les défendre. Il tente à plusieurs reprises de mettre en application ses idées pour protéger et civiliser les Indiens. Ses expériences, comme celle de la Vera Paz, sont souvent des échecs. Pourtant ce système sert ensuite de modèle à l’action des jésuites dans cette région. Néanmoins, son action de défense des Indiens, relayée en Espagne par des théologiens, et par des controverses avec leurs détracteurs, a pour effet la publication en 1542 de « Nouvelles Lois » destinées à protéger les indigènes. De 1547 jusqu’à sa mort en 1566, il conduit son combat depuis l’Espagne, oeuvrant sans cesse par ses écrits pour des comportements respectant la dignité humaine des Indiens, sans parvenir pourtant à s’imposer pleinement contre les méthodes de son temps. Les hiéronymites saluent favorablement l’utilisation d’esclaves noirs, tentée avec l’approbation de Ferdinand à partir de 1510-1511, pour travailler aux Antilles à la place des Indiens. Mais L. lui-même semble l’avoir refusée et il prend plus tard en tout cas nettement ses distances. Bibliographie : M. Mahn-Lot, Bartolomé de Las Casas et le droit des Indiens, 1982 ; M. Bataillon et A. Saint-Lu, Las Casas et la défense des Indiens, 1971.




Prélat espagnol. Fils d'un compagnon de Christophe Colomb, il fit des études à Salamanque et arriva à Cuba en 1502, où il fut ordonné prêtre en 1513. Il prit dès cette époque la défense des Indiens victimes des méthodes coloniales. Ayant gagné à ses vues Ferdinand le Catholique et Ximénez de Cisneros, il fut nommé commissaire royal. Son action humanitaire n'eut pas que d'heureux effets : pour protéger les Indiens, Las Casas conseilla d'installer dans les colonies d'Amérique des travailleurs noirs amenés d'Afrique, donnant ainsi sa première impulsion à la traite des Noirs. En 1522, il entra chez les dominicains de Saint-Domingue, puis il commença une grande carrière de prédicateur missionnaire au Mexique et au Pérou. Il fit le procès des abus de la colonisation dans sa célèbre Brevissima relación de la destrucción de las Indias (1542). Rentré en Espagne en 1550, il prit part à la Controverse de Valladolid où il défendit la cause de l'humanité des Indiens et écrivit une Historia general de las Indias.


LAS CASAS, Bartholomé de (Séville, 1474-Madrid, 1566). Prêtre et dominicain espagnol, il défendit avec force les Indiens aux Antilles et dans l'Amérique espagnole. Ordonné prêtre à Cuba (1513), Las Casas dénonça dans des ouvrages adressés aux princes espagnols la condition des Indiens employés dans les encomiendas, le plus célèbre restant la Très Brève Relation de la destruction des Indes ( 1542) dans lequel il fit le procès des abus de la colonisation. Cependant, en conseillant de substituer aux Indiens d'Amérique des esclaves africains, il contribua, semble-t-il, au développement de la traite des Noirs. Entré en 1522 chez les dominicains de Saint-Domingue, il participa à l'évangélisation pacifique du Mexique et du Pérou. De retour en Espagne (1551), il rédigea une Histoire des Indes.

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