cadence
La cadence définit proprement l’articulation mélodique de la phrase, ce qui n’est déterminable à toute rigueur que dans les phrases courtes, ou manifestement décomposables en unités de souffle. Lorsque la protase est plus courte que l’apodose, c’est-à-dire lorsque la seconde inflexion mélodique est plus longue que la première, la cadence est dite majeure, ce qui est a priori normal et qui, cumulativement, peut correspondre à un niveau soutenu du style, voire à une certaine ampleur oratoire. On peut analyser sur ce modèle le développement suivant, toujours prolongé, d’un commentaire de Jouhandeau (Les Chemins de l’adolescence) :
Il y avait en cet homme en effet, apparemment si dénué, si infime et presque ridicule, [acmé] je ne sais quoi qui l’apparentait aux Kobolds, aux djinns, à qui les dieux confient la garde et le dépôt de leurs trésors, comme on le voit dans les fables.
L’inverse définit la cadence mineure, en principe toujours fortement marquée (comme dans cette phrase de Cl. Simon : Mais un coup de fouet dans le silence étonnant [acmé] lui fit lever la tête), et l’approximative égalité des deux inflexions la cadence neutre, encore plus artificielle (comme dans l’exemple fameux Tout condamné à mort [acmé] aura la tête tranchée).
=> Protase, apodose, acmé; niveau, style, oratoire, soutenu.