Databac

BUFFON (Georges Louis Leclerc, comte de)

BUFFON (Georges Louis Leclerc, comte de), naturaliste et écrivain français (Montbard 1707-Paris 1788). D'abord étudiant chez les jésuites, puis licencié en droit, il voyage en France et à l'étranger. Il conçoit dès 1739 l'idée d'une immense Histoire naturelle, dont la publication (36 volumes) se poursuivra jusqu'à sa mort. Sa théorie de la nature qui se transforme lentement, tant en ce qui concerne les conditions de vie sur la Terre (lente évolution des climats et des continents) qu'en ce qui concerne les espèces vivantes (et même le type de l'homme), constitue une vision très pénétrante qui annonce l'évolutionnisme. Son esthétique des œuvres littéraires et de vulgarisation scientifique, toute fondée sur le style (« Le style c'est l'homme même »), reste certainement un peu étroite, mais confère à son œuvre une exceptionnelle clarté. On lui doit, en outre, un Essai d'arithmétique morale.

BUFFON Georges Louis Leclerc, comte de 1707-1788 Naturaliste et « philosophe », né au château de Montbard, Côte-d’Or. Dans l’histoire des sciences (où ses théories amorcent, dit-on, le transformisme), la place de Buffon reste, sans aucun doute, considérable ; mais cette même place, sur le plan de la littérature qui seul rentre dans notre compétence, est aujourd’hui très discutée. D’une part, en effet, son unique ouvrage proprement littéraire, le Discours sur le style, prononcé lors de sa réception à l’Académie en 1753, préconise la simplicité et le naturel, proscrit les tournures complaisantes et trop bien balancées, etc. (Le style est de l’homme même; imitez la nature...); et, d’autre part, en tous ses ouvrages il nous offre le spectacle d’un homme incapable de simplicité dans l’ordre et l’exposé de ses idées, de naturel dans l’expression et dans le ton. Les seuls passages un peu détendus de son Histoire naturelle (1742-1780) sont ceux de ses nombreux coauteurs, Daubenton, Lacépède, etc. Il est vrai que l’annexe dite des Époques de la nature contient quelques tableaux pleins de grandeur et de noblesse, mais cette noblesse même et cette grandeur, sans répit maintenues, accablent le lecteur assez vite (Buffon n’était pas médiocrement fier d’avoir réécrit son ouvrage dix-huit fois), et Pierre Louÿs s’amusa naguère à relever (dans sa préface à une édition des poèmes « en prose » de Paul Fort) que le passage de l’Histoire naturelle tant vanté par nos maîtres - la tirade sur le cheval - n’était, à quelques élisions près, qu’une enfilade de dignes et vertueux alexandrins :
La plus noble conquête que l'homme ait jamais faite Est celle de ce fier et superbe animal... etc.




15/07/2022: Opéra "Songe d'une nuit d'été" avec Emmanuelle et Tim à Bastille.