BOURGET Paul

1852-1935

Romancier, né à Amiens. Celui que Lanson, dans son Histoire de la littérature, nommait « le plus grand maître du roman psychologique que nous ayons eu depuis Stendhal », nous apparaît aujourd’hui comme l’exemple type de la gloire viagère. Son héros devra être de bonne famille, c’est-à-dire, selon l’auteur, jouir d’au moins cent mille francs-or de rente. Par exemple, dans L’Étape (1902), on nous montrera deux familles également bien accueillies dans le monde ; mais l’une d’humble extraction, l’autre aisée et bourgeoise de vieille souche. La première se révélera immorale et la seconde vertueuse. De nos jours, on ne compare plus guère à Stendhal l’auteur de Cruelle énigme (1885) et du Disciple (1889), sa plus grande réussite; il a pris raisonnablement sa place aux côtés de René Bazin et d’Henry Bordeaux, dont il partage le sens indéniable de la construction dramatique, et aussi l’aimable inconsistance du style. Restent seules vivantes ses œuvres de critique, en particulier : les Essais de psychologie contemporaine (1883 et 1885).