boulimie

boulimie, appétit excessif entraînant un sujet à manger exagérément. Des cas de faim morbide consécutive à des lésions accidentelles du cerveau ont été décrits et discutés au début du XXe siècle, notamment par V. M. Bechterev (1911). L’un de ces cas était celui d'un garçonnet ayant eu la boîte crânienne enfoncée par le sabot d'un cheval. Lorsqu’il reprit connaissance, l’enfant réclama à manger. Il était insatiable. On lui enleva chirurgicalement les esquilles osseuses qui comprimaient le lobe frontal. Quatre jours après, la boulimie avait disparu. La faim est une sensation résultant d’un ensemble .complexe de facteurs psychologiques, endocriniens, neurologiques. Elle dépend de deux centres régulateurs antagonistes : un centre d’alimentation (feeding center), composé des noyaux latéraux de l’hypothalamus, et un autre, médian, de satiété (satiety center), agissant en synergie. Lorsqu’un élément pathologique affecte le cerveau, comme dans la maladie de Pick (démence présénile) ou dans la paralysie générale (due au tréponème pâle de la syphilis), ou encore à la suite de tumeur ou d’accident vasculaire cérébraux, il n’est pas rare de voir apparaître une boulimie. À côté des cas de faim morbide purement organiques, il existe une hyperphagie d'origine névrotique. Les études modernes, fondées sur l’apprentissage et les réflexes conditionnels ou sur la psychanalyse, ont montré qu’à la nourriture (surtout les sucreries) sont associées l’image maternelle et la tendresse. Inconsciemment, le boulimique chercherait à combler un vide affectif. Par exemple, chez certaines hystériques, frigides, l’accès de. boulimie survient après chaque relation sexuelle « ratée ». Tous les aliments dont elles s’emplissent auraient, essentiellement, une valeur symbolique de compensation.