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BOULEVARD

en néerlandais ancien, bolwerc désignait un «bastion», un «ouvrage de défense» construit avec des madriers (voir l'allemand Balken qui veut dire «poutre», à l'origine de notre mot balcon, par l'italien balcone; werc veut dire «ouvrage»). De l'«ouvrage isolé de défense», on est passé à la notion de «rempart» (autour d'une ville). Le mot est logiquement employé dans ce sens et même au sens figuré: «La justice est le boulevard de l'Etat» (la garantie de l'Etat). Après l'arasement des remparts d'une ville, il est fréquent qu'on les remplace par une voie de circulation appelée boulevard. C'est également logique; ce qui l'est moins, c'est confondre boulevard et avenue. Un boulevard est normalement circulaire ; une avenue conduit vers le centre. Il arrive cependant que le boulevard se retrouve en pleine ville si l'agglomération l'a débordé. C'est le cas à Paris, où les grands boulevards signalent l'ancienne enceinte de Paris tandis que les boulevards périphériques suivent le tracé des limites du XIXe siècle. Les cafés des boulevards ont inspiré l'esprit boulevardier (esprit aimablement satirique). THÉÂTRE DE BOULEVARD - Théâtre présentant des pièces d’un comique assez populaire et commercial. Le théâtre de boulevard est avant tout un théâtre de divertissement. Il se développe essentiellement au XIXe siècle et joue d’un certain comique stéréotypé où les quiproquos et les mésaventures des maris trompés ont la part belle. Si l’essentiel de la production est de nature commerciale et d’assez médiocre qualité, de grandes œuvres théâtrales - telles celles de Labiche ou de Feydeau - sont nées sur les planches du boulevard, et, aujourd’hui, lorsqu’il est interprété par des acteurs de tempérament, le genre peut ménager de réjouissantes surprises.

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