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BOULANGER Daniel

BOULANGER Daniel

Romancier et nouvelliste, né à Compiègne. La vie de province, loin d’être subie (il se fixera longtemps à Senlis), est pour lui un choix. Et un thème. Comme chez le Balzac d’Ursule Mirouét, ces destinées « humbles », douillettes, confites dans la placidité du convenable quotidien, recèlent des trésors de rancœurs, de rancunes recuites, de petites ignominies. Ou, tout simplement, de bizarrerie, de drôlerie : Le Chemin des Caracoles (1966), Fouette, cocher (1974, un des premiers «prix Concourt de la nouvelle »), Le Chant du coq (1981), Table d’hôte (1982). À quelques exceptions près, comme La Dame de cœur, roman, 1980 (et, ici, l’écrivain doit beaucoup à l’« auteur de filins » Daniel Boulanger), ce sont là des recueils de nouvelles brèves, parfois très brèves, car la vie de province, toute en recoins-surprises et en replis secrets, est, selon lui, le parcours rêvé de la nouvelle, art de la traîtrise. L’écriture de ce « nouvelliste », très travaillée, a été pour beaucoup un sujet d’étonnement : en effet, depuis toujours (dans le pays de Mérimée et de Maupassant), il va de soi que le genre du récit bref est le refuge des écrivains « mineurs ». De plus, notre homme est friand de l’ellipse et de l’alliance de mots, ce qui, du moins, devrait nous rappeler que c’est là un poète ; plusieurs de ses recueils de vers des années 80 ont été rassemblés, sous le titre Retouches (1987) dans la collection « Poésie ».