BOKANOWSKI
De 1963 à 1970, Bokanowski étudie la photographie, l’optique et la chimie sous la direction d’Henri Dimier. Puis ce sont deux courts métrages en 35 mm: La Femme qui se poudre (1970-72) et Déjeuner du matin (1973-75). Bofcanowski est ensuite l’auteur d’un seul long métrage, encore qu’une rétrospective de ses courts métrages révèle comment ils ressuscitent dans L'Ange sous forme d’épisodes apparemment distincts mais en fait reliés par leur tonalité étrange. Ce qui frappe dans ce film, c’est l’unité de style et d’atmosphère. Un monde terrifiant, agressif et soumis se livre à des actes privés de sens: montée d’escaliers sans fin, duel avec une poupée, agitation des rats bibliothécaires... Unité aussi des formes : un graphisme rayé qui lie décors et personnages; un type d’animation inspiré par la fée confuse chère à Breton; le matériau n’est pas repérable (dessins, marionnettes, acteurs masqués?). L'Ange impose son univers inquiétant sans références cinéphiliques ou littéraires et se révèle rebelle à toute étiquette. En 1984, Bokanowski tourne un moyen métrage dans l’atelier du peintre Henri Dimier: La Part du hasard.