Bergson: vivre et agir

Vivre consiste à agir. Vivre, c'est n'accepter des objets que l'impression utile pour y répondre par des réactions appropriées : les autres impressions doivent s'obscurcir ou ne nous arriver que confusément. Je regarde et je crois voir, j'écoute et je crois entendre, je m'étudie et je crois lire clans le fond de mon coeur. Mais ce que je vois et ce que j'entends du monde extérieur, c'est simplement ce que mes sens en extraient pour éclairer ma conduite : ce que je connais de moi-même, c'est ce qui affleure à la surface, ce qui prend part à l'action. Mes sens et ma conscience ne me livrent donc de la réalité qu'une simplification pratique. Dans la vision qu'ils me donnent des choses et de moi-même, les différences inutiles à l'homme sont effacées, les ressemblances utiles à l'homme sont accentuées, des routes me sont tracées à l'avance où mon action s'engagera. Ces routes sont celles où l'humanité entière a passé avant moi. Les choses ont été classées en vue du parti que j'en pourrai tirer. Et c'est cette classification que j'aperçois, beaucoup plus que la couleur et la forme des choses.

BERGSON.

Parties du programme abordées : — La perception. — La personne. — La volonté.

Analyse du sujet : Toute connaissance du monde extérieur est intrinsèquement simplificatrice en vue de l'action. Une réduction ordonnatrice et utilitaire s'impose d'emblée à la perception.

Conseils pratiques : Analysez avec rigueur la progression du texte de Bergson et la relation qu'il établit entre la connaissance de l'individu et un monde extérieur où l'humanité entière a passé. Réfléchissez à la notion d'utilité et aux divers domaines dans lesquels elle peut jouer.

Bibliographie :

• BERGSON, Matière et mémoire, PUF.
• KANT, Critique de la raison pure, PUF.
• J.-P. SARTRE, L'être et le néant, Gallimard.

Difficulté du sujet : **

Nature du sujet : classique.