BERGSON : UN ÉLAN VITAL, MAIS NUL PLAN PRÉÉTABLI
BERGSON : UN ÉLAN VITAL, MAIS NUL PLAN PRÉÉTABLI
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Le finalisme est généralement solidaire du vitalisme, qui considère que les êtres vivants manifestent une “force”, un “principe vital” foncièrement étranger aux forces de la matière inerte et à ses lois. Mais tout vitalisme n'est pas un finalisme. Bergson, en effet, qui voit dans l'évolution du vivant les diverses manifestations d'un élan originel, refuse d'expliquer cette évolution comme la réalisation d'une fin, d'un plan préétabli.
« Mais si l’évolution de la vie est autre chose qu’une série d’adaptations à des circonstances accidentelles, elle n’est pas davantage la réalisation d’un plan. Un plan est donné par avance. Il est représenté, ou tout au moins représentable, avant le détail de sa réalisation. L’exécution complète en peut être repoussée dans un avenir lointain, reculée même indéfiniment : l’idée n’est est pas moins formulable, dès maintenant, en termes actuellement donnés. Au contraire, si l’évolution est une création sans cesse renouvelée, elle crée au fur et à mesure, non seulement les formes de la vie, mais les idées qui permettraient à une intelligence de la comprendre, les termes qui serviraient à l’exprimer. C’est dire que son avenir déborde son présent et ne pourrait s’y dessiner en une idée. »
Bergson, L'Evolution créatrice, II
ordre des idées
1) Rejet de deux théories : l'évolution de la vie n'est pas explicable par a) le hasard : elle n'est pas « une série d'adaptations à des circonstances accidentelles » ; b) le finalisme : elle n'est pas « la réalisation d'un plan ».
2) Développement de la critique du finalisme : —Le finalisme conçoit l'évolution de la vie comme la réalisation d'un dessein préétabli, d'un plan fixé une fois pour toutes. —Or l'évolution de la vie est une « création sans cesse renouvelée » (c'est-à-dire un élan qui recrée sans cesse son propre avenir, qui n'a donc aucun avenir prévisible, prédéterminé). — Une précision : cette « création sans cesse renouvelée » vaut autant pour les formes de la vie que pour la pensée (les idées).
ÉLAN VITAL Nom donné par Bergson à l’entité qu’il postule pour expliquer les phénomènes vivants et l’évolution : « L’élan vital [...] consiste en une exigence de création. »