bénéfices de la maladie
bénéfices de la maladie
Freud a montré que les symptômes névrotiques sont des « formations de compromis nées de deux tendances opposées, qui ont pour fonction de diminuer la tension dans laquelle le sujet se trouve. La réduction de tension est l’un des premiers bénéfices (ou bénéfices primaires) de la maladie. D'autre part, la situation de malade nous procure généralement quelques satisfactions : les membres de notre entourage s'occupent de nous, nous soignent, s’inquiètent, nous manifestent plus de tendresse et de sollicitude, etc. Tous ces avantages font partie de ce que Freud nomme les bénéfices secondaires de la maladie. Loin d’être dérisoires, ils sont si importants qu'ils peuvent faire obstacle à la guérison.
Bénéfices de la maladie : Aspects gratifiants de la maladie. Le bénéfice primaire résulte du soulagement apporté à une tension par le symptôme même. Les bénéfices secondaires sont en rapport avec la situation du malade, et les nouveaux rapports instaurés avec le milieu.
BENEFICE PRIMAIRE ET BENEFICE SECONDAIRE. Il faut entendre par là la satisfaction, les avantages, que tire le patient de sa maladie. Ces satisfactions ne sont pas négligeables. Elles peuvent faire obstacle à la cure. Les symptômes, en effet, pour douloureux qu’ils soient, procurent au sujet divers avantages : pratiques d’abord, puisqu’ils lui permettent de manipuler, d’influencer des membres de son entourage, parfois de toucher une rente — on parlera alors de « bénéfices secondaires » —, et également de pouvoir « fuir dans la maladie » (régression), évitant ainsi conflits et angoisses — on parlera alors de « bénéfices primaires ». Freud note à ce propos dans Dora (1905) : « L’existence d’un profit primaire de la maladie doit être reconnue dans toute névrose. Le fait de devenir malade épargne tout d’abord un effort ; il est donc, au point de vue économique, la solution la plus commode dans le cas d’un conflit psychique (fuite dans la maladie), quoique l’impropriété d’une telle issue se révèle ultérieurement sans équivoque dans la plupart des cas. »
1. Comme « compromis » de la recherche satisfactoire du désir (refoulé), le symptôme névrotique apparaît comme un « bénéfice primaire » : en tant qu’il correspond à l'accomplissement d’un vœu, selon, il est vrai, la plus extrême « condensation » et le plus extrême « déplacement ». La « fuite dans la maladie » (régression) correspond en effet à un mode de satisfaction déplacée, déguisée, substitutive, mais cependant réelle. Il est exact que cette satisfaction est devenue inconsciente et semble contredite par le déplaisir effectif ressenti par le Moi au niveau conscient devant l’intrusion symptomatique. Toutefois, la mobilité du symptôme au cours de la psychanalyse, en relation directe avec les déplacements de l’investissement libidinal dans le transfert, ne laisse pas de démontrer sa nature inconsciemment (auto)-érotique. Ce bénéfice primaire, plus ou moins évident, parfois sensible (hystérie), est en tout cas assez grand pour ajouter une résistance supplémentaire à renoncer à la maladie... Dans certaines formes névrotiques (obsessions), le « retour du refoulé » symptomatique va jusqu’à infiltrer la défense contre la pulsion et à « l’érotiser » dans un cycle infernal. Rien n’est moins facile alors que de guérir les névroses par une méthode (psychanalyse,) qui propose au patient la tâche de l’acceptation, de la sublimation (ou du jugement de condamnation lucide) du désir reconnu, en lieu et place du mécanisme automatique du refoulement comme de la « prime en plaisir » de la maladie...
2. Par ailleurs, à chaque fois que le Moi, fidèle à sa fonction de synthèse, peut tirer profit du symptôme, il le fait en convenant au bénéfice secondaire (« gain épinosique ») de la névrose. C’est le cas, par exemple, de la femme qui peut se plaindre de sa maladie, mais non de son mariage ; tandis qu’elle ne peut se résoudre à critiquer son époux ni à y renoncer... Dans ce cas, le Sujet défendra sa névrose « comme la lionne proverbiale ses petits ». Le névrosé fait le meilleur usage possible de sa névrose, si elle se prête à ses usages. Le bénéfice secondaire n’est pas forcément réaliste ; il peut consister en un gain narcissique (ainsi de l’obsédé fier de sa moralité, du paranoïaque orgueilleux de sa pensée...). Le gain peut encore être « économique » (psycho-économique) : telle gêne fonctionnelle permettra ainsi « d’acheter » le Surmoi, au niveau de la laxité dans un autre secteur... Bien souvent le « bénéfice » (secondaire) de la névrose est certes dérisoire ; mais on ne peut nier (sans attribuer à ce fait de valeur causale) qu’il se crée fréquemment un « modus vivendi » entre la névrose et les autres secteurs de la vie psychique. Il y a là une difficulté supplémentaire au changement.
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