béhaviorisme
- De l'anglais behavior, « conduite », « comportement ». Théorie qui fait consister la psychologie dans l’étude expérimentale des comportements, sans recours à l’introspection ni à la psychologie profonde.
- béhaviorisme
De l’américain behavior, « comportement ». Théorie qui réduit la psychologie à l’étude du comportement extérieur des hommes.
Commentaire
Né à la fin du XIXe siècle avec la publication de l’ouvrage de Thorndike, Animal Intelligence (1898), le béhaviorisme, ou « psychologie du comportement », est le complément de l’observation intérieure de l’être humain et de la psychologie dite « compréhensive ». Ses travaux sur la modification du comportement par l’éducation intéressent surtout la psychiatrie.
Citation
Avant tout le behavioriste considère que le domaine réel de la psychologie ne consiste qu’en mouvements observables. On ne peut formuler de lois, on ne peut pratiquer de mesures qu’à propos de choses observables, directement ou indirectement. Or nous pouvons observer le comportement, c’est-à-dire ce que l'organisme fait et dit. [...] En groupant les faits, en expérimentant, le béhavioriste veut apprendre à contrôler et à prévoir. (P. Naville, la Psychologie du comportement.}
- béhaviorisme, psychologie objective. Longtemps la psychologie fut considérée comme la science des états conscients. De ce fait, la seule méthode applicable ne pouvait être que l’introspection. Par opposition à cette thèse, une nouvelle doctrine s’affirma, au début du XXe siècle, dont le promoteur énergique fut J. B. Watson. Pour cet auteur, la psychologie devait se définir comme la science du comportement Au lieu de se fonder sur la conscience et l'introspection, elle devait limiter son étude à l’observation de l’organisme en situation. En effet, les seuls éléments susceptibles de faire l’objet d’une recherche scientifique sont les données observables du comportement verbal et moteur, qui est toujours adaptatif. L’organisme soumis à une action tend à neutraliser les effets de celle-ci, soit en agissant sur l’objet qui la produit, soit en se modifiant lui-même. En rapprochant ces conduites des stimulus, il paraît donc possible d’établir des lois, grâce auxquelles on doit pouvoir prédire la réaction d’un individu à une « excitation » connue, ou bien déduire la nature d'un stimulus à partir de l'observation d’une réaction. La clef de voûte de ce système est le réflexe conditionner, les instincts eux-mêmes étant réduits à une « série de réflexes enchaînés ». Tout n’est qu’apprentissage, même l’expression des émotions, et il est possible de modifier les comportements par l’éducation. Les travaux des behavioristes ont porté sur les animaux et, chez l'être humain, sur le fœtus et le jeune enfant C'est à partir de ses observations sur le nourrisson que Watson a cru pouvoir affirmer qu’il existait, au début de la vie trois émotions fonda mentales : la peur, la colère et l'amour. Celles-ci se retrouvent, très diversifiées, à l’état adulte sous l’effet du conditionnement En réalité, cette assertion est erronée, ainsi que l’ont montré d’autres recherches ultérieures. À l’aube de la vie, l’être humain répond aux stimulus d’une manière indifférenciée, puis par le plaisir ou le déplaisir ; enfin, sous l’influence de la maturation organique, émergent, successivement, la colère, le dégoût, la peur, la jalousie, etc. La position initiale des béhavioristes, qui voulaient réduire le fait psychologique au couple stimulus-réponse (S-R), est aujourd'hui dépassée. De nouvelles doctrines, néobéhavioristes, très influentes aux États-Unis et en Angleterre, lui ont succédé, qui conservent les idées de base de la théorie de Watson : l’objectivité et l’importance du milieu.
- néobéhaviorisme, forme de béhaviorisme qui, dépassant le schéma simpliste stimulus-réponse du béhaviorisme classique, prend en compte de nouveaux faits d’expérience et des éléments de certaines doctrines philosophiques ou psychologiques. Vers 1930, sous l’influence du physicien P. W. Bridgman et de logiciens, tels R. Carnap (1891-1970) et L. Wittgenstein, un béhaviorisme opérationnel s’est développé. Ce néobéhaviorisme souligne l’importance déterminante du système de référence adopté par le chercheur dans les résultats obtenus. C. L. Hull est l’une des principales figures de ce mouvement. Sa doctrine, qui insiste sur la nécessité d’une méthode hypo-thético-déductive en psychologie, s’oppose au béhaviorisme molaire, dont le principal représentant est E. C. Tolman. Ce dernier, influencé par la Gestaltpsychologie, considère que l’étude du comportement ne peut pas ignorer les facteurs propres à l’organisme. Il transforme donc le schéma initial S-R en S-O-R {stimulus-organisme-réponse). Dans la même optique, B. F. Skinner a développé la notion de conditionnement opérant Au début des années 60, des concepts initialement proscrits, tels que « plan » ou « réflexion », furent réintroduits, donnant ainsi naissance à un béhaviorisme subjectif, en totale contradiction avec les idées de J. B. Watson.
- Tolman (Edward Chace), psychologue américain, (West-Newton, Massachusetts, 1886 — Berkeley, Californie, 1959). Professeur de psychologie à l’université Berkeley, il s’intéressa essentiellement à la psychologie comparée et aux problèmes de l’apprentissage. Les principaux travaux de son école ont été réunis en un ouvrage : Purposive Behavior in Animals and Men (1932), dans lequel est développée l'idée que, pas plus chez l'homme que chez l’animal, on ne peut se passer de la notion de dessein, de but poursuivi (en anglais, purpose signifie « visée », « but », « intention »). Le comportement, soutient Tolman, ne peut pas être réduit au schéma « stimulus-réponse » (S-R). L’organisme n’est pas seulement « réactionnel » ; il agit en fonction d’une visée qui lui est propre. Dans sa théorie, Tolman tient compte à la fois des apports du béhaviorisme, du fonctionnalisme (Dewey) et de la Gestaltpsychologie.
- BEHAVIORISME nom masc. 1. Psychologie. Courant de la psychologie moderne qui repose sur l’observation du comportement. 2. Littérature. Technique du romancier s’attachant à montrer les personnages de l’extérieur, c’est-à-dire en focalisation externe. ÉTYM. : formé sur le mot behavior qui, en anglais, désigne le « comportement ». On écrit indifféremment behaviorisme (sans accent sur le e comme en anglais, béhaviorisme et behaviourisme). Fondé par John Watson aux États-Unis en 1913, le behaviorisme a regroupé les partisans d’une psychologie expérimentale, d’inspiration positiviste, se référant uniquement aux phénomènes observables et centrée sur la réaction de l’individu au milieu environnant. Ce mouvement s’est développé aux États-Unis et en Europe jusqu’aux années 50 qui marquent son déclin. En littérature, le behaviorisme a influencé certains romanciers américains tels que Hemingway et Steinbeck qui s’attachent à montrer les personnages de l’extérieur en décrivant seulement leur comportement. —► Focalisation - Réalisme - Regard
béhaviorisme, méthode psychologique fondée sur l'observation objective. Pour le béhaviorisme, l'objet de la psychologie est le comportement extérieur des hommes (et non l'intériorité du sujet). — Le béhaviorisme, nommé aussi « psychologie du comportement », « psychologie de réaction », est né à la fin du XIXe siècle avec l'ouvrage de Thorndike : l'intelligence animale (1898). Watson aux Etats-Unis et Bechterev en U. R. S. S. en furent les fondateurs. Les limites du béhaviorisme sont celles de toute étude objective de l'homme : une réaction humaine ne peut être seulement décrite du dehors, elle doit être comprise du dedans. La psychologie descriptive du comportement se trouve complétée par la psychologie compréhensive de la conduite et par l'observation intérieure.
Behaviorisme : [Angl. behaviour, comportement] Ensemble des doctrines et méthodes psychologiques fondées sur la seule prise en considération des comportements. Voir comportementalisme.