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BASTILLE (LA)

Forteresse construite sur l'ordre de Charles V à la porte Saint-Antoine, à Paris, entre 1370 et 1382. Citadelle militaire, elle ne tarda pas à devenir une prison d'Etat. Parmi ceux qui y furent détenus : le duc de Nemours, le maréchal de Biron, le surintendant Fouquet, le fameux Masque de fer, La Bourdonnais, Voltaire... Le 14 juillet 1789, assiégée par les révolutionnaires, la Bastille succomba après quatre heures de combat. Le 16, à l'unanimité, la décision de la raser fut adoptée.
Château fort construit à Paris, à la porte Saint-Antoine, de 1369 à 1383. Elle formait une vaste citadelle comprenant huit tours rondes reliées entre elles par des murailles hautes de 24 m et épaisses de 3 m ; elle était entourée de fossés larges de 26 m sur 8 m de profondeur. Pendant la guerre de Cent Ans et jusqu'à la Fronde elle eut un rôle militaire : Mlle de Montpensier y fit tirer le canon sur l'armée royale de Turenne lors du combat du faubourg Saint-Antoine. Elle conserva aussi le trésor royal. Dès le début du XVIIe s., elle fut prison d'État. Biron y fut exécuté ; Bassompierre, Fouquet, l'homme au masque de fer, la Brinvilliers, la Voisin, Lally-Tollendal, Mahé de La Bourdonnais, le maréchal de Richelieu, Voltaire, le cardinal de Rohan, Latude y furent emprisonnés. La Bastille pouvait contenir jusqu'à soixante-dix prisonniers, logés séparément et, d'une façon générale, bien traités. Au XVIIIe s., il s'agissait surtout de jansénistes, de courtisans compromis dans des intrigues, d'écrivains coupables de délits d'opinion, de fils de famille que leurs parents avaient fait interner par lettre de cachet. Cette forme d'incarcération fit de la Bastille le symbole de l'arbitraire. À la nouvelle du renvoi de Necker (11 juill. 1789), le peuple parisien, armé de piques et de fusils pris aux Invalides, marcha vers la Bastille. Le gouverneur de Launay ne disposant que d'une garnison dérisoire, fit tirer le canon sur les émeutiers, dont une centaine furent tués. La Bastille fut alors prise d'assaut et Launay massacré avec trois officiers (14 juill. 1789) ; la démolition de la forteresse commença dès les jours suivants. Le 14 juillet fut choisi comme fête nationale de la France en 1880.

PRISE DE LA BASTILLE • 14 juillet 1789 Le 12 juillet 1789, des troubles sévères ont lieu quand Paris apprend le renvoi, la veille, par Louis XVI, de son ministre Necker. Le 13 est formée une milice bourgeoise tandis qu’à Versailles, l’Assemblée (de nationale, elle est devenue constituante quatre jours plus tôt) siège en séance permanente (voir Serment du Jeu de paume). L’atmosphère est à l’orage (au propre comme au figuré). Le matin du 14 juillet, le peuple de Paris, qui craint un « complot aristocratique » et une intervention de la troupe, se met en quête d’armes, qu’il prend aux Invalides, puis se rend à la Bastille pour la poudre et les balles. On y prie le gouverneur, M. de Launay, d’ouvrir les portes de la vieille forteresse. Il refuse. On va s’employer à l’y forcer. Cent morts du côté des assiégeants, six du côté des assiégés, dont de Launay, et peu de blessés, pour délivrer au final peu de prisonniers (sept, de droit commun). Cet événement, minime en soi, prendra vite valeur de symbole et le 14 juillet deviendra fête nationale en 1880.

BASTILLE (La). Forteresse élevée de 1370 à 1382 à la porte Saint-Antoine pour défendre Paris du côté est. Véritable citadelle, elle comprenait 8 tours rondes reliées entre elles par des murailles hautes de 24 m et épaisses de 3 m et était entourée de fossés larges de 26 m sur 8 m de profondeur. Devenue prison d’Etat sous Louis XIII, elle pouvait accueillir jusqu’à une quarantaine de prisonniers logés séparément et généralement bien traités. Elle y enfermait souvent des prisonniers de marque internés sur lettre de cachet, comme, au xviiie siècle, des jansénistes, des courtisans coupables d’intrigues, des écrivains accusés de délits d’opinion (Voltaire) ou des fils de famille à la demande de leurs proches (Sade). La procédure d’emprisonnement fit de la Bastille le symbole de l’arbitraire royal. Lors de la prise de la Bastille (14 juillet 1789), sept prisonniers seulement s’y trouvaient. La Bastille fut rasée en 1790.

BASTILLE (Prise de la, 14 juillet 1789). Symbole de l’arbitraire royal au début de la Révolution française, la prise de la Bastille, prison d’État, marqua les débuts de l’effondrement de l’Ancien Régime. Depuis plusieurs mois déjà, la population parisienne était en effervescence : le peuple souffrait de la disette dans cette période de soudure, et la bourgeoisie, qui voyait le cours des rentes baisser, craignait une banqueroute. La concentration, dès le 26 juin, de régiments suisses et allemands autour de Versailles et de Paris, et le renvoi de Necker, exacerbèrent l’indignation de la population. Dans les jardins du Palais-Royal, des orateurs improvisés, comme Camille Desmoulins, lancèrent au peuple des appels aux armes. Les scènes de pillage d’armureries ou de boulangeries se multiplièrent, provoquant l’inquiétude des députés. Afin de maintenir l’ordre, une milice parisienne fut constituée, qui prit le nom de Garde nationale, tandis que se formait, à l’Hôtel de Ville, une « municipalité insurrectionnelle ». Armées de piques et de fusils, la milice et la foule prirent l’hôtel des Invalides, emportant des milliers de fusils, puis se dirigèrent vers la Bastille. Le gouverneur de la prison, Launay, ayant refusé de donner des armes, et ayant fait tirer le canon sur les émeutiers, la foule assiégea la Bastille qui fut prise et détruite. Launay et sa garnison furent massacrés. Après cette journée révolutionnaire, Louis XVI renvoya les troupes de Paris, Bailly fut nommé maire de la nouvelle municipalité, La Fayette, commandant de la Garde nationale, et Necker fut rappelé. Après le 14 juillet, les grandes villes, à l’exemple de Paris, créèrent une municipalité et une garde nationale. Voir Commune de Paris.


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