BASILIQUE
BASILIQUE: pour retrouver l'origine de ce mot, il faut remonter au mot grec basileus = «roi», dont l'étymologie quelque peu incertaine d'ailleurs nous raconte toute une histoire. Le mot vient de la racine ba qui exprime l'action de monter ou de marcher et d'une autre racine, leu, radical de laas = «pierre». Le mot ferait ainsi allusion à l'époque où, chez certains peuples, on faisait monter sur une pierre élevée celui qu'on proclamait roi, afin de le montrer à la foule. Pour d'autres, la seconde partie du radical correspond au mot grec laos, qui désigne le peuple par opposition aux chefs et aux prêtres (songer à laïque). Le basileus serait donc, par définition étymologique, celui qui gouverne le peuple en ce sens qu'il est celui qui le... « fait marcher» (qu'on y voie ou non un jeu de mots). Sur le mot basileus, le grec fabrique un adjectif basilikos (royal) et un diminutif basiliskos (le petit roi). De là sont nés des mots comme basilic (par le latin basiliscd), nom d'une plante, ou un autre mot basilic (le serpent venimeux; latin basiliscus). C'est aussi le nom d'une pièce d'artillerie du XVIe siècle. Il faut noter que les noms de serpent étaient volontiers appliqués à l'artillerie en ce temps-là : un autre type de canon s'est appelé couleuvrine. Cela est dû à la forme allongée (et à l'effet dangereux) des engins en question. L'adjectif grec basilikè (latin basilica) est à l'origine du nom basilique qui désigne le portique royal, édifice civil où, dans l'Antiquité, se tenaient les marchés et où, souvent, on rendait la justice. A l'époque de Constantin, empereur converti au christianisme (IVe siècle), les basiliques ont été mises à la disposition du culte : d'où le sens actuel. Cependant il est une survivance de la vocation judiciaire de la basilique ; le terme basil(i)ca, par évolution phonétique normale (chute du second i bref non accentué et transformation du groupe c+a après la consonne l) est devenu baseuche (où le premier i, accentué et entravé, aboutit au son eu). Une influence dialectale a fait passer baseuche à basoche qui désigne, comme chacun sait, l'ensemble des gens de justice, avec une nuance quelque peu péjorative.
BASILIQUE. 1) Dans l’Antiquité romaine, grande salle de réunion ouverte qui servait de tribunal, de bourse de commerce et de lieu de promenade. La basilique apparut sur le Forum romain au début du IIe siècle av. J.-C. On comptait dans la Rome impériale une douzaine de basiliques dont les plus célèbres étaient la basilique Aemilia, la basilique Ulpia (sur le forum de Trajan) et la basilique de Maxence. 2) Eglise construite par les premiers chrétiens sur le plan des basiliques romaines. 3) Nom donné par le pape à certaines églises privilégiées comme la basilique de Lourdes.
Liens utiles
- basilique n.
- Giovanni Pierluigi da Palestrina Né dans la ville de Préneste, Giovanni da Palestrina partit pour Romecomme choriste, à la basilique Sainte-Marie Majeure, alors qu'il était encoretrès jeune.
- VIOLLET-LE-DUC, Eugène Emmanuel (1814-1879)Architecte, il acquiert sa renommée dans la restauration d'édifices célèbres comme Notre-Dame de Paris, la basilique de Saint-Denis.
- Albert Camus par Jules Roy Né Sous le signe du Scorpion dans une ferme où l'on doit encore cultiver lavigne et le tabac, à quelques kilomètres de la basilique épiscopale deSaint-Augustin, il ne connut pas son père, ouvrier agricole, tué à la bataillede la Marne, en 1914.
- Basilique de CONSTANTIN Rome (abside):Cygne.