BARJAVEL René

1911-1985

Romancier, né à Nyons, Drôme. Ses premiers romans, Le Voyageur imprudent (1942) et Ravage (1943), auraient peut-être fait de ce pionnier de la science-fiction (genre assez mal vu des lettrés) un grand « auteur populaire » ; il se serait trouvé, après tout, en bonne compagnie, puisque nous avons un Alexandre Dumas. Il a préféré philosopher et (mieux encore, à son goût) moraliser : ses premiers livres, d’ailleurs rondement menés, mettent en accusation, tout simplement, notre civilisation industrielle ; et, hélas, proposent la solution d’une reprise de contact avec la nature, nous dit-il. Thèse très juste en soi. Mais ce n’était pas le moment, sans doute, alors que les occupants allemands nous parlaient d’une sage « division du travail » qui leur réserverait la « production industrielle » et instaurerait en France le « retour à la terre ». L’auteur fut mal jugé. En 1969, Barjavel sut trouver cette fois la sympathie du public tout entier (et en particulier des jeunes, au lendemain de la révolution de Mai), quand il dénonça les méfaits de la drogue, dans Les Chemins de Katmandou.