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barbarie

Du grec barbares, « qui ne parle pas le grec », « barbare » (onomatopée imitant un bredouillement). - État d’un peuple qui n’est pas civilisé. - Cruauté, inhumanité (exemple : un acte de barbarie). => Civilisation, ethnocentrisme, inhumain. • Contre toutes les formes d'ethnocentrisme, Montaigne souligne que « chacun appelle barbarie ce qui n'est pas de son usage ».

barbarie, absence de civilisation. — La notion de « barbare » s'appliquait, pour les Grecs et les Romains, à tous les étrangers. II fut un temps où les chrétiens désignaient ainsi tous ceux qui n'étaient pas disciples du Christ. En fait, il n'y a pas « une » civilisation occidentale et la barbarie, mais différentes civilisations. Inversement, toute civilisation peut donner lieu à des actes de barbarie, c'est-à-dire d'atteinte aux droits de l'homme (crimes nazis, tortures, répressions sanguinaires), de destruction de monuments de la culture (bibliothèques brûlées, statues détruites, etc.). Toute forme de violence est un acte de barbarie. La barbarie s'oppose, très précisément, à l'humanisme.


BARBARE, BARBARIE

L’origine grecque du terme (barbaros) se réfère à l’inhumanité de celui qui n’use que d’un langage d’oiseau. Traditionnellement le barbare est celui qui demeure étranger à la civilisation gréco-romaine, puis à la culture européenne - et c’est pourquoi aussi bien - Platon qu’Aristote admettent que l’esclavage est un sort qui lui est favorable. ♦ Ces termes ont durablement témoigné de l’ethnocentrisme européen et de l’assurance avec laquelle la mentalité occidentale considérait sa culture comme la seule authentique. Dans cette optique, la barbarie s’opposerait à l’humanisme. Mais l’histoire moderne a largement prouvé que l’Occident était capable de comportements « inhumains » et donc « barbares » (camps d’extermination, génocides, etc.), au moment même où l’ethnologie démontrait la légitimité des autres cultures. On en viendrait alors à admettre avec C. Lévi-Strauss que le seul barbare authentique est celui qui commence par dénoncer la barbarie du voisin.


Ce mot est une déformation de Berbérie, ou pays des Berbères, et a désigné de la fin du Moyen Âge au début du XIXe s. la partie de l'Afrique septentrionale qui comprenait la Tripolitaine, la Tunisie, l'Algérie et le Maroc. Les Barbaresques étaient des corsaires d'Alger, Tunis, Tripoli, très actifs au XVIIe et au XVIIIe s., vivant du pillage maritime et du commerce des esclaves chrétiens dont le rachat était très lucratif. Du fait de leurs rivalités commerciales, les puissances européennes n'ont pas su opposer un front commun aux Barbaresques : qu'ils fussent anglais, français ou hollandais, les bombardements d'Alger n'eurent longtemps que des résultats médiocres. Ce ne fut qu'après le congrès de Vienne que les puissances européennes décidèrent de s'attaquer à la guerre de course en Méditerranée.


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