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BAN (étymologie)

BAN : le francique, langue germanique des Francs, avait un nom ban signifiant «proclamation» (on le trouve aussi dans l'ancienne langue allemande) ; il est devenu bannu(m) en bas latin et nous le retrouvons sous la forme ban (avec nasalisation de a) dans la langue française. Les bans annonçaient la «mobilisation» des vassaux d'un seigneur en temps de guerre ; on mobilisait ainsi le ban (les vassaux proches) et l'arrière-ban (les vassaux plus éloignés ; francique : hariban). Le ban annonçait aussi le commencement de certains travaux (nous parlons encore du «ban des vendanges», signal autorisant le début des vendanges dans tel ou tel canton). Le ban, dans le langage ecclésiastique, est la proclamation officielle d'un futur mariage. Le « droit de ban » définissait le territoire sur lequel la proclamation du suzerain avait autorité. Ce territoire, de «l'espace d'une lieue autour d'une ville », prit le nom de banlieue. Ce qui relève du droit de ban et qui appartient donc au suzerain reçoit le qualificatif de banal. Le moulin banal est celui qui appartenait au seigneur; contre rétribution à celui-ci, les paysans étaient obligés d'y faire moudre leur grain. Les termes banal et banlieue sont à l'origine d'un vocabulaire étendu. Le mot ban a encore d'autres descendances. Par exemple, celui qui relevait d'un ban étranger s'appelait aliban en francique, mot qui est devenu aubain en ancien français. Le «droit d'aubaine» était celui qui accordait au seigneur les biens d'un étranger décédé sur son territoire. D'où notre mot aubaine (profit inattendu). En ce qui concerne l'étymologie du mot bannir (et de sa famille), il est plus vraisemblable de se tourner vers l'origine bande.

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