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BAKOUNINE

BAKOUNINE (Mikhaïl Alexandrovitch), anarchiste russe (Prjamuchino, gouvem. de Tver', 1814 - Berne 1876). Officier d'artillerie, d'origine noble, il est contraint de s'exiler pour ses idées révolutionnaires. A Paris, il se lie avec Marx et Proudhon. On le retrouve en 1857 emprisonné en Sibérie, d'où il s'évade en 1861, pour errer ensuite à travers foute l'Europe. II fonde, à Naples, en 1867, la 1re section de l'internationale italienne. Résolument hostile à toute forme d'étatisme, il rompt avec Marx au congrès de La Haye (1872). Ses idées trouvent une expression définitive dans l'Etat et l'anarchie (1873), où il démontre que tout pouvoir, même révolutionnaire, trahit le peuple dans la mesure où il veut s'éterniser. Bakounine aurait voulu parvenir d'un coup au dernier stade du communisme, qui prévoit seulement une disparition progressive de l'Etat au profit d'assemblées du peuple.

Bakounine

(Mikhaïl Alexandrovitch, 1814-1876.) Révolutionnaire russe. Il rencontre Proudhon et Marx à Paris, et c'est à partir de 1864 qu'il s'oriente définitivement vers l’anarchisme. Il crée en 1868 l'Alliance internationale de la démocratie socialiste, section de la Première Internationale dont il sera exclu en 1872 par Marx et les partisans d’un socialisme structuré. Partisan de la mise en commun de tous les moyens de production - mais non de leur étatisation où il pressent la racine du totalitarisme -, d’un fédéralisme, national et international, anti-autoritaire, de la destruction irréversible de l'État par la révolution, Bakounine est un théoricien majeur de l'anarchisme, qui trouvera une vaste audience dans le mouvement ouvrier.

Œuvres principales : De la coopération (1869) ; La Commune de Paris et la notion d’Etat (1871) ; Etatisme et anarchie (1873).

BAKOUNINE Mikhaïl Alexandrovitch [Mikhaïl Aleksandrovic Bakunin]. Ecrivain et sociologue russe, né le 18 mai 1814 dans la propriété familiale de Prémukhino (province de Tver’, Russie), mort le 1er juillet 1876 à Berne (Suisse). Élevé à l’Ecole des Cadets de Saint-Pétersbourg, puis officier d’artillerie dans une petite ville de province, Bakounine reçut sa première initiation philosophique en Usant un opuscule de l’écrivain russe Vénévitinov, mort prématurément, à l’âge de vingt-deux ans: Lettre à la comtesse N.N. sur la philosophie, œuvre qui, tout en s’appuyant sur les données de la philosophie transcendantale de Kant, de Fichte et de Schelling, lui fit entrevoir l'intérêt d’une recherche de l’unité dans les connaissances acquises, d’une synthèse philosophique des sciences analytiques. Cet engouement pour le schellingianisme devait durer chez Bakounine jusqu’à l’automne 1842, époque à laquelle il se lia avec les radicaux allemands. La rencontre, en novembre 1841, lors d’un long séjour en Allemagne (il avait donné sa démission de l’armée et vivait depuis près de trois ans à Berlin, à Dresde ou a Bad Ems), avec Arnold Rüge qui éditait à l’époque, à Dresde, les Deutsche Jahrbücher, lui fit découvrir ce qu’était la politique active. Bakounine vit s’ouvrir devant lui ce qu’il avait toujours cherché : un avenir d’action, une possibilité — comme dira l’un de ses historiographes, Hepner — « de s’arracher du monde artificiel des concepts, transcender son combat dans l’arène de la vie, identifier son salut avec celui de l’humanité ». Aussi, voyons-nous Bakounine, au cours de cette deuxième période de sa vie, se muer en agitateur, être expulsé de plusieurs pays, participer avec enthousiasme à la révolution de février 1848 à Paris, aux émeutes de juin 1848 à Prague et de mai 1849 à Dresde. Cette dernière participation à l’« action directe » se termina mal pour l’ardent révolutionnaire qui fut arrêté, enfermé d’abord à la forteresse de Königstein et, ensuite, après une condamnation à mort (en avril 1850), gracié mais extradé et livré à la police politique de Nicolas Ier de Russie qui, en attendant son procès, l’enferma dans les casemates de la forteresse de Schlüsselburg. Cette année 1850 ouvrit la troisième période de la vie de Bakounine. Il écrivit — fût-ce de son propre gré ? fût-ce sur ordre de l’Empereur ? — une Confession, qui ne fut rendue publique qu’en 1919, lorsque les archives secrètes de l’Empire furent publiées. Condamné à la réclusion perpétuelle, peine commuée le 14 février 1857 en une déportation en Sibérie, Bakounine s’évada en 1861 et, par le Japon et les Etats-Unis, retourna en Europe et s’installa en Angleterre. Là, reniant ses idées slavophiles, il élabora une nouvelle théorie révolutionnaire, celle de l’anarchisme. S’étant rapproché de Karl Marx, il prit part à de nombreux congrès révolutionnaires, mais fut peu suivi, les délégués des divers organismes révolutionnaires internationaux distinguant nettement ce qu’il y avait d’utopique dans les idées de Bakounine, qui réclamait une révolution mondiale immédiate et la destruction de toutes les formes d’autorité gouvernementale. Cette période d’agitation intense dura de 1864 à 1867, année où Bakounine s'installa définitivement en Suisse et se consacra — sauf pendant une courte période marquée par sa participation à la commune de Lyon de 1871 — aux travaux littéraires. De cette dernière période datent : le Plan de Fédération internationale [1864], La Révolution sociale ou la dictature militaire [1871], et Fédéralisme, socialisme et antithéologisme, œuvre écrite directement en français. J. Steklov avait commencé, en 1934, l’édition des Œuvres complètes de Bakounine, comprenant sa correspondance. Malheureusement, sur les douze volumes annoncés il n’en parut que quatre.

Bakounine, Mikhaïl Alexandrovitch (Torjok 1814-Berne 1876); révolutionnaire et anarchiste russe.

Issu d’une famille de propriétaires fonciers du gouvernement de Tver, B. renonce à vingt ans à une carrière militaire déjà amorcée pour se consacrer à la philosophie. Depuis 1836, il fait partie à Moscou des cercles hégéliens qui se forment autour de Stankevitch où des hommes de premier plan, tels Belinski, Tourgueniev, Aksakov et Katkov, s’efforcent de clarifier la situation historique et philosophique de la Russie. Il part en 1840 pour Berlin, terre d’élection des philosophes russes. Il s’intègre alors aux cercles des jeunes hégéliens et, sous l’influence toute particulière de Proudhon, il se rallie au socialisme révolutionnaire de tendance anarchiste. B. tente de propager ses idées politiques, qui consistent en la destruction de toute autorité, en la suppression de l’État et de ses attributs, de la famille, de la propriété héréditaire et de l’Église. Il pense que l’ordre existant en Russie sera totalement détruit par le déchaînement des forces surgies des masses paysannes. Selon lui, « le plaisir de la destruction est un plaisir créateur ». Il conçoit l’idée d’une entente universelle, spontanée et volontaire, de l’humanité, formée d’abord par de petites associations (communautés ou coopératives de production), puis étendue à une fédération de peuples et de familles de peuples pour aboutir enfin à une fédération mondiale. B. est l’incarnation du révolutionnaire international, si caractéristique du mouvement socialiste jusqu’à la Première Guerre mondiale. Ainsi, il risque sa vie sur les barricades là où surgissent révolutions et soulèvements : en février 1848 à Paris, aussitôt après à Posen (aujourd’hui Poznan) et en mai 1849 à Dresde, d’où il est expulsé, puis finalement arrêté et livré par la Saxe à l’Autriche qui le remet à la Russie. Emprisonné dans son pays, il est exilé en Sibérie d’où il s’enfuit en 1861 par le Japon vers les Etats-Unis puis à nouveau vers l’Europe occidentale. Il tente alors d’influencer l’insurrection polonaise de 1863, soutient l’aile radicale du Risorgimento en Italie, milite pour ses idées dans la « Ligue pour la paix et la liberté » et intègre la Première Internationale ; il en est exclu en 1872 à l’instigation de Karl Marx. Difficiles à apprécier dans le détail, ses idées - La Commune de Paris et la notion d’Etat (1871), L’Etat et l’Anarchie (1873) - exercent une grande influence sur le mouvement anarchiste, sur le mouvement national russe (Narodniki) et sur le terrorisme des années 1870, dont le tsar Alexandre II est la victime.




Homme politique et théoricien russe. Très influencé par la pensée de Proudhon, il participa aux mouvements révolutionnaires de 1848, à Paris et à Dresde. Arrêté en 1849 par la police de Saxe, il fut livré à la police tsariste, qui lui arracha une Confession que ses adversaires lui ont reprochée. Il réussit à s'évader de Sibérie en 1861, fut condamné à mort en Russie, en Prusse et en Autriche, puis gracié, et reprit sa lutte révolutionnaire. En 1868, Bakounine adhéra à la Ire Internationale et, pendant la guerre franco-allemande, en sept. 1870, tenta de créer, à Lyon, une commune insurrectionnelle. Opposé à toute dictature révolutionnaire, il rompit avec Marx au congrès de l'Internationale à La Haye, en 1872, dont il fut exclu. Considéré comme la plus grande figure de l'anarchisme, il publia de nombreuses œuvres, dont L'État et l'Anarchie (1873). Selon lui, la destruction de l'État devait être l'acte fondateur de la révolution. L'État, oppressif quelle que soit la nature politique du régime, ne doit pas être reconstruit. Il faut lui substituer des associations ouvrières librement fédérées et contrôlant les capitaux productifs.

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