BACCHANTES, BACCHUS, BELLÉROPHON, BÉRÉNICE, BYBLOS
- BACCHANTES. Suivantes de Dionysos, les Bacchantes accompagnent le dieu dans ses périples et notamment dans le long voyage qu’il accomplit aux Indes. Sans être des prêtresses, elles tiennent une place importante dans la religion et le culte et apparaissent notamment au cours des mystères et des fêtes célébrés en I 'honneur de leur maître. Vêtues de peaux de lion, la poitrine souvent dénudée, elles portent le thyrse, sorte de lance entourée de pampre et de lierre, et se livrent à une danse frénétique qui les plonge dans une extase mystique et leur donne une force prodigieuse et redoutée, dont certains héros furent les malheureuses victimes. On les nomme alors les Ménades (« les Furieuses »). Toutefois, tout autant que les Muses, servantes d’Apollon, elles savent inspirer les poètes par leurs pouvoirs enchanteurs.
- BACCHUS. Divinité romaine du Vin et de la Vigne, de la Débauche et de la Licence, Bacchus, assimilé à Dionysos, ne joua pas un rôle important dans la religion romaine. Il fut vénéré surtout par un nombre restreint d’initiés, qui se livraient, au cours des mystères, l«,s Bacchanales, à des orgies dont le Sénat tenta de combattre les désordres auxquels elles donnaient lieu.
- BATTOS. Hermès poussait devant lui un troupeau qu’il avait dérobé à Apollon, lorsqu’il rencontra sur son chemin un vieillard nommé Battos. Craignant que son vol ne fût découvert, il lui promit une génisse s’il consentait à se taire. Puis pour l’éprouver, le dieu ravisseur changea d’apparence, fit semblant de chercher un troupeau perdu et demanda à Battos s’il n’avait pas vu passer le responsable de cette disparition; il lui promettait en même temps une récompense. Battos trahit aussitôt son secret. Hermès, indigné, le métamorphosa en rocher.
- BAUCIS. Par sa piété et la douceur de son hospitalité, Baucis, épouse de Philémon, s’attira les faveurs de Zeus et d’Hermès et, en mourant dans une extrême vieillesse, fut métamorphosée en tilleul, auprès de son époux changé en chêne.
- BELLÉROPHON. Fils de Glaucos et petit-fils de Sisyphe, Bellérophon dans sa jeunesse tua le tyran de Corinthe, Belléros. Banni de la cité pour ce crime, il s’exila chez Proétos, roi de Tirynthe, qui le purifia de son meurtre. Mais Sthénébée, l’épouse de Proétos, s’éprit du héros, qui la repoussa avec dédain. Dépitée, la reine l’accusa de tentative de viol : le roi la crut; ne voulant toutefois pas tuer son hôte de sa main en raison des lois sacrées de l’hospitalité, il préféra charger son beau-père lobatès, roi de Lycie, de cette besogne, et il lui envoya Bellérophon avec ordre de le tuer. Or, lobatès, tout comme Proétos et pour les mêmes motifs, n’osa pas lever la main sur le héros; il lui demanda un certain nombre de services tous plus dangereux les uns que les autres. Bellérophon s’acquitta de tous avec zèle. Il réussit à dompter le cheval Pégase, grâce à des brides magiques offertes par Athéna. Il tua la Chimère. Il vainquit le peuple sauvage des Solymes et leurs alliées, les Amazones. Enfin, il mit un terme, par un massacre général, aux agissements d’une bande de pirates qui infestaient les côtes de Carie. Nullement reconnaissant de ces victoires, Iobatès monta une embuscade contre le héros. Or, les Lyciens furent tous tués jusqu’au dernier. Comprenant enfin que Bellérophon était protégé par les dieux et sans doute d’origine divine, lobatès fit amende honorable, lui accorda la main de sa fille Philonoé, et, à sa mort, lui légua le trône de Lycie. Mais le héros, grise par ses exploits, ne sut pas s’arrêter dans les limites décentes que les dieux impartissent aux humains. Monté sur le cheval Pégase, il voulut gagner l’Olympe et devenir immortel. Foudroyé par Zeus et désarçonné, il retomba sur la Terre, et se tua; selon une autre version, il ne mourut pas, mais il erra par le monde, boiteux, solitaire et aveugle.
- BELLONE. Cette divinité d’origine sabine, nourrice, sœur ou épouse de Mars, selon les diverses traditions, a été peu à peu identifiée avec la déesse grecque Ényô. Comme elle, Bellone accompagne Mars, dieu de la Guerre, au milieu du carnage des champs de bataille. La tête casquée, une lance à la main, elle conduit le char du dieu.
- BÉLOS. Outre le nom d’un roi de Tyr, qui fut père de Didon et de Pygmalion, la légende a retenu celui d’un autre Bélos, frère jumeau d’Agénor et fils de la nymphe Libye et de Poséidon. Bélos, devenu roi d’Egypte, épousa Anchinoé. De ce mariage naquirent d’abord Égyptos, puis Da-naos, ancêtre des Danaïdes.
- BÉRÉNICE. Cette princesse d’Égypte, dont le nom appartient à la fois à la légende et à l’histoire, était l'épouse de Ptolémée Ill Evergète. Son mari étant parti faire la guerre en Syrie, Bérénice promit aux dieux de leur consacrer sa chevelure, s’ils protégeaient le roi. Ptolémée regagna ses foyers, sain et sauf. Mais, par la suite, la chevelure votive ayant disparu, on la plaça au nombre des constellations.
- BITON. La légende de Biton est inséparable de celle de son frère jumeau Cléobis. Ces deux jeunes Argiens étaient les enfants de Cydippe, une prêtresse d'Héra. Comme le temps des sacrifices à la déesse approchait, et que les boeufs blancs qui devaient tirer le char sacré se trouvaient encore dans les pâturages, Biton et Cléobis s'attelèrent eux-mêmes au char et le traînèrent sur une très longue distance, jusqu’au temple. Émue de leur piété et de leur amour filial, leur mère pria Héra de leur accorder le plus beau présent qui puisse être imparti à des mortels. Héra, compatissante, plongea donc les deux enfants dans un sommeil -dont ils ne s’éveillèrent point.
- Bois sacré. Symbole de la force végétale, le bois sacré, avec ses arbres aux hautes cimes, permettait aux hommes de connaître les enseignements des cieux et les conseils des divinités. On avait donc établi dans les bois sacrés des lieux de culte où certains dieux rendaient leurs oracles. Parfois même, dans une clairière, s’élevait un temple. L’entrée du bois sacré, interdite au public, n’était accessible qu’à un petit nombre d’initiés ou de prêtres. Le défrichement était interdit sous peine de sacrilège. Parmi les bois sacrés les plus célèbres, on peut citer celui d’Arès en Colchide, où les Argonautes ravirent la Toison d’or, celui de Zeus à Dodone, des Euménides à Colone, où mourut Œdipe, de Pan en Arcadie, de Zeus à Olympie, d’Aphrodite à Paphos, dans l’île de Chypre. Chez les Romains, d’innombrables bois furent consacrés aux dieux par les grands héros du Latium, tels Enée et Romulus.
- BONA DEA. Ancienne divinité du Latium, appelée parfois Fauna, et épouse de Faunus, la« Bonne Déesse» était célèbre à Rome par ses mystères auxquels seules les matrones avaient . le droit d’assister. Elle rendait des oracles, et les femmes devenaient fécondes.
- BONNE FOI. Déesse allégorique de la Parole donnée, la Bonne Foi (en latin Fides) fut introduite dans le Panthéon romain à une époque très ancienne. Elle avait son temple sur le mont Palatin, et elle était représentée sous les traits d’une vieille femme, aussi âgée que le monde, aux deux mains jointes. Les prêtres qui desservaient son culte s’enveloppaient la main (symbole du serment juré) dans une étoffe blanche. La Bonne Foi était la parèdre de Dius Fidius, au nom duquel les Romains juraient de dire toute la vérité.
- BORÉE. Vent du Nord, froid et rigoureux, Borée est un vieillard barbu, ailé, et vêtu d’une courte tunique; il souffle de la Thrace, où il demeure dans une caverne du mont Hæmos. Comme ses frères Zéphyre et Notos, il est le fils d’Éos et d’Astraeos. On raconte qu’il enleva Orithye, la fille du roi d’Athènes Erechthée, dans un tourbillon de poussière et l’épousa de force. De cette union naquirent de nombreux enfants, parmi lesquels Zétès, Calaïs, Cléopâtra et Chioné. Orithye devint la brise fraîche qui, l’été, apaise le feu du ciel. Suivant une autre tradition, Borée prit la forme d’un cheval pour s’unir aux cavales d’Érichthonios, qui donnèrent naissance aux douze poulains qui couraient avec tant de légèreté qu’à leur passage les épis de blé ne se brisaient pas, et la mer restait sans rides. Célébré particulièrement à Athènes, Borée joua un rôle dans la défense de la ville, au temps des guerres médiques, en détruisant les vaisseaux perses grâce à une tempête.
- BRISÉIS. Pendant la guerre de Troie, la ville de Lyrnessos fut prise et pillée par les Grecs. Et Briséis, fille de Brisès, prêtre d’Apollon, réduite à l’esclavage, devint la servante d’Achille. Celui-ci, contraint de livrer sa captive au roi Agamemnon, refusa alors de participer aux combats. A la mort de Patrocle, le héros reprit la lutte aux côtés d’Agamemnon qui, de son côté, lui rendit Briséis.
- BRITOMARTIS. Compagne d’Artémis, cette chaste nymphe de Crète, fille de Zeus, fut poursuivie, neuf mois durant, par Minos, amoureux, à travers montagnes et plaines. Au bout de ce temps, sur le point d’être rejointe, elle se jeta du haut d’une falaise dans la mer, où des pêcheurs, qui lançaient leurs filets, la recueillirent miraculeusement.
- BUSIRIS. Ce roi d’Égypte, véritable tyran, envoya une expédition pour s’emparer des Hespérides, les filles d’Atlas, célèbres pour leur beauté. Héraclès, rencontrant les messagers de Busiris, les tua tous. Pendant ce temps, une effroyable sécheresse et la famine s’abattaient sur l’Égypte. Un devin de Chypre, Phrasios, déclara alors que le sacrifice de tous les étrangers était nécessaire pour apaiser le courroux de Zeus; Busiris appliqua le conseil de Phrasios à la lettre et le sacrifia; puis, lorsque Héraclès aborda sur ses États, il le fit prisonnier, et s’apprêtait à l’immoler, quand le héros défit ses liens et tua le tyran sanguinaire, son fils Amphidamas, ainsi que tous les servants et les assistants.
- BYBLOS. Cette ville de Phénicie était connue dans l’Antiquité par l’importance de son culte, institué en l’honneur d’Adonis. Elle avait, dit la légende, reçu son nom en souvenir de Biblis, l’arrière-petite-fille de Minos, qui, pour échapper à l’amour incestueux de son frère Caunos, se pendit d’horreur et de désespoir.
BACCHANTES (MÉNADES) Ce sont les femmes revêtues de dépouilles de faons qui s’enivrent et accompagnent le dieu Dionysos-Bacchus, pour le mettre à mort et le manger rituellement, dans une communion extatique. À l'origine, elles ont été des prêtresses de la Lune, préconisant la supériorité des femmes sur les hommes. Installées dans de sauvages vallées, elles apprivoisent des lions et des panthères, prêts à dévorer les imprudents qui oseraient tenter de dévoiler leurs mystères.
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