auxèse
Une auxèse peut être considérée comme une figure macro-structurale de second niveau, c’est-à-dire comme un lieu. Il s’agit du traitement global d’un thème par le recours à un enchaînement d’expressions hyperboliques, dans une orientation continue et méliorative (c’est l’inverse de la tapinose). Ex. : Que son œil était pur et sa lèvre candide! Que son ciel inondait son âme de clarté! Le beau lac de Némi, qu’aucun souffle ne ride, A moins de transparence et de limpidité! Dans cette âme, avant elle, on voyait ses pensées ; Ses paupières, jamais sur ses beaux yeux baissées, Ne voilaient son regard d’innocence rempli; Nul souci sur son front n’avait laissé son pli; Tout folâtrait en elle : et ce jeune sourire, Qui plus tard sur la bouche avec tristesse expire, Sur sa lèvre entrouverte était toujours flottant, Comme un pur arc-en-ciel sur un jour éclatant! Ce rayon n ’avait pas traversé de nuage ! Son pas insouciant, indécis, balancé, Flottait comme un flot libre où le jour est bercé, Ou courait pour courir; et sa voix argentine, Écho limpide et pur de son âme enfantine, Musique de cette âme où tout semblait chanter, Égayait jusqu’à l’air qui l’entendait monter! Ces vers de Lamartine (Harmonies poétiques et religieuses, «Le Premier Regret ») constituent une louange continue et hyperbolique d’une jeune fille, par un enchaînement quasiment ininterrompu d’indications exagérément glorifiantes. C’est tout le discours du poète qui est organisé et commandé par le lieu de l’auxèse. => Figure, macrostructurale, niveau, lieu; gradation, hyperbole, tapinose.