Autre, autre
Autre, autre La relation à l’autre est pour Freud fondamentale dans la constitution du sujet, ce qui lui permettra d’affirmer qu’il n’y a pas de distinction véritable entre psychologie individuelle et psychologie collective. Mais c’est à Lacan que l’on doit d’avoir précisé cette fonction en distinguant l’autre de l’Autre. L’autre désigne le semblable, le partenaire imaginaire, avec qui entrent enjeu les phénomènes d’identification imaginaire. Au-delà de cette relation, où l’altérité du fait de l’identification tend à s’effacer, intervient le grand Autre. Lacan l’écrit avec une majuscule, comme tout ce qui est du ressort du Symbolique. Il désigne une place essentielle à la structure du Symbolique et se confond à la limite avec le langage. C’est ce qui permettra à Lacan d’énoncer : «L’inconscient est le discours de l’Autre. » Car il est aussi le lieu immaîtrisable à partir duquel le sujet s’est constitué.
L’autre est ce par quoi le sujet se constitue comme sujet d’une relation, et en particulier comme sujet désirant. Mais l’autre est d’abord ce par quoi l’individu se constitue, par identification. C’est dans cette première acception que Lacan définit le concept de l’autre, avec un a minuscule. L’autre est aussi ce qui confronte le sujet avec l’extérieur, avec une dimension dont il dépend sans pouvoir aucunement la maîtriser. C’est dans ce sens que Lacan définit l’Autre, avec un A majuscule cette fois. Cet Autre, selon Lacan, existe dans l’ordre du langage, se confond pratiquement avec l’ordre du langage, le symbolique*. L’inconscient*, dans cette perspective lacanienne, est constitué, dans la psyché du sujet, par le discours de l’Autre.