autorité
L’autorité est une des qualités que doit avoir l’orateur. Par rapport à la fin globale de l’éloquence qu’est la persuasion, la tradition constante de la rhétorique place au premier des moyens, à tout le moins à la première des conditions, l’autorité de celui qui parle. En effet, c’est par elle que sont d’abord influencés les juges en particulier, les auditeurs en général. Ceux-ci sont disposés à entendre un discours en fonction de ce qu’ils connaissent de celui qui va le prononcer : se crée à son égard une sorte d’horizon d’attente psychologique qui détermine dans quel esprit ses propos seront a priori reçus. Ce climat psychologique conditionne la façon dont seront pris tous les arguments développés, y compris les éléments factuels, y compris même le seul fait de s’engager dans l’affaire, dans un sens ou dans un autre : ce qui veut dire que le public est forcément prévenu par ce qu’il sait de la personnalité de l’orateur. L’autorité est ainsi l’état de l’image que l’on a d’un orateur dont on a toutes raisons de penser qu’il est vertueux, qu’il défend honnêtement, qu’il est entièrement désintéressé dans la cause, et, finalement, qu’il doit avoir raison. L’autorité est à la fois morale et intellectuelle. Elle permet à celui qui en est crédité d’une part d’intéresser les auditeurs, d’autre part de bénéficier spontanément de leur confiance.
=> Éloquence, oratoire, orateur; cause; honnête, gravité; persuasion.
AUTORITÉ (principe d’) - Principe selon lequel on présente ou on reconnaît une chose comme vraie au nom d’une « autorité » quelconque, celle d’une tradition, d’une doctrine, d’une idéologie ou d’une personne, et non selon des critères rationnels et objectifs. ÉTYM. : nous avons vu à « auteur » que, en latin, auctor était le « garant », le « répondant ». Le sens de « garant » a conduit au mot auctoritas (qualité de celui qui garantit, sur qui on peut compter) d’où « autorité », « ascendant ». Il y a donc, dans les cas évoqués dans la définition, une tradition, un texte ou une personne qui font autorité, c’est-à-dire qu’ils sont intangibles et qu’on ne discute pas leurs injonctions. Dans notre histoire culturelle, le principe d'autorité renvoie en fait à deux traditions : — la tradition gréco-latine et le principe d’imitation des anciens qui a été, par exemple, le credo du classicisme français ; - la tradition chrétienne et l’obligation de croire aux dogmes de l’Eglise et aux textes sacrés. Ces deux traditions ont été ébranlées par l’émancipation de l’esprit critique. —> Critique (Esprit) — Dogmatisme — Libertin — Libre-examen
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