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AURIOL (VINCENT)

Homme politique français né à Revel en 1884, mort à Paris en 1966. Il fut l'un de ceux qui dirigèrent le parti socialiste. Député, puis chargé du portefeuille des Finances (1936) dans le gouvernement du Front populaire, garde des Sceaux enfin sous Chautemps (1937), il rejoignit de Gaulle à Londres en 1943. Entre 1947 et 1954, il présida les deux Assemblées constituantes, où il sut équilibrer les tendances communiste et gaulliste.

Homme politique français. Fils d'un boulanger, il milita dès 1905 dans les rangs des étudiants socialistes, mit son talent d'avocat au service des grévistes et fut élu député socialiste de Muret en mai 1914. Réélu en 1918, il suivit son ami Léon Blum après le congrès de Tours (1920) et devint l'expert financier de la SFIO. Président de la commission des Finances à l'époque du Cartel des gauches, ministre des Finances dans le premier ministère Blum de Front populaire (juin 1936/juin 1937), il fit adopter la loi monétaire du 1er oct. 1936 instituant le « franc flottant ». Ministre de la Justice dans le cabinet Chautemps (juin 1937/janv. 1938), puis ministre d'État dans le second cabinet Blum (mars/avr. 1938), il fit partie, le 10 juill. 1940, des quatre-vingts parlementaires qui refusèrent les pleins pouvoirs à Pétain, puis entra dans la Résistance et rejoignit Londres en 1943. Président des deux Assemblées constituantes (1945/46), il fut élu le 16 janv. 1947 premier président de la IVe République. Voir FRANCE. La VIe République.

Auriol, Vincent (Revel 1884-Paris 1966); président de la République française [1947-1954]. Originaire de Haute-Garonne, fils d’un boulanger, militant à la SFIO dès 1905, avocat défendant souvent des grévistes poursuivis, député de Muret de 1914 à 1947, fidèle de Léon Blum, il est l’expert financier de la SFIO, président de la commission des Finances en 1924, puis ministre des Finances en 1936-1937. Il ne peut alors nationaliser la Banque de France, et doit assumer une dévaluation, qu’il juge nécessaire dès juin 1936 ; c’est, en octobre, le « franc Auriol ». Ministre de la Justice (1937-1938) sous Chautemps, ministre d’Etat dans le second cabinet Blum, il refuse de voter les pleins pouvoirs à Pétain le 10 juillet 1940, est interné par Vichy, participe à la Résistance, gagne Londres en 1943. Ministre d’État de De Gaulle, il préside les deux Assemblées constituantes de 1946, puis est élu président de la République le 16 janvier 1947. Rendu populaire par sa simplicité et sa jovialité, il entend exercer une « magistrature d’influence » au service de l’esprit républicain. Mais s’il obtient que la SFIO accepte les contraintes de la « troisième force », s’il découvre Antoine Pinay, alors inconnu, il ne peut empêcher Ramadier d’instaurer la double investiture en 1947, doit se limiter à déplorer la sanglante répression à Madagascar en 1948 et se heurte aux ambitions personnelles dans l’armée lors de l’affaire des Généraux en 1949. En 1953, il ne se représente pas. Membre du Conseil constitutionnel créé en 1958, il en part en 1960 par hostilité à l’évolution de la Ve République. Bibliographie : V. Auriol, Journal du septennat ; id., Mon septennat 1947-1954, sélection par P. Nora et J. Ozouf du Journal, 1970.

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