Athéisme (thème littéraire)

Négation de l'existence de Dieu. 1 Rare jusqu'au XVIIe siècle, l'athéisme est alors tenu pour scandaleux (Libertin). Bayle affirme la dignité morale des athées (Pensées sur la comète).2 Au XVIIIe siècle, l'athéisme reste poursuivi par les gouvernements. L'Encyclopédie le condamne à l'article Athéisme (abbé Yvon), mais dénonce bien plus vigoureusement l'intolérance. Voltaire en rend responsable les fanatiques (Dictionnaire philosophique). Diderot, qui développe un système de pensée athée et matérialiste, est emprisonné pour sa Lettre sur les aveugles. 3 À partir du XIXe siècle, l'athéisme devient courant. Il est le fait des «libres penseurs». Le problème de la libre pensée est discuté par R. Rolland (Jean-Christophe), Martin du Gard (Jean Barois, Les Thibault), Duhamel (Chronique des Pasquier, Cécile parmi nous). L'athéisme s'accompagne parfois de la tentation de l'immoralisme ou du sentiment de l'absurde. L'humanisme moderne est souvent athée : Camus, Noces, Le Mythe de Sisyphe. ATHEISME nom. masc. - Attitude philosophique consistant à nier l’existence de Dieu. ETYM. : venu du grec et formé avec le privatif a et théos = « dieu ». Le mot athée a souvent été employé, notamment dans les querelles religieuses du XVIe siècle, pour désigner, dans un contexte polémique, tous ceux qui s’écartaient un tant soit peu de la croyance dominante. C’est, par exemple, en l’accusant d’athéisme que l’on pendit et brûla, en 1546, Étienne Dolet. Il faudra attendre, en fait, le XVIir siècle pour que l’athéisme s’affirme ouvertement à travers les œuvres d’Helvétius, de Diderot, de La Mettrie et du baron d’Holbach. —> Agnosticisme - Déisme - Panthéisme