athéisme/théisme
athéisme/théisme
L'athéisme est une doctrine, une attitude ou une opinion qui consiste à nier l’existence de Dieu, alors que le théisme affirme l’existence personnelle et unique d’un Dieu.
Commentaire
L'athéisme part du principe que la matière est le fondement du monde, mais aussi de la pensée, de la sensibilité et du jugement des hommes. Capable de mouvements, cette matière se combine pour créer la vie. L’athéisme repousse donc toute intervention divine et dénonce le fanatisme des religions. En découlent une éthique fondée sur le respect de la loi et des règles collectives, le bonheur, et une vie tournée vers le plaisir et les vertus civiques.
Le théisme considère que Dieu existe, qu’il est distinct du monde, mais qu’il exerce une action sur la matière. Il peut se représenter l’Être suprême, lui attribuer des qualités et lui associer des symboles qui renvoient à sa puissance.
Citations
La matière ne forme pas un bloc étroitement pressé et cohérent, puisque chaque corps s’use, nous le voyons, et puisque tous semblent se fondre, pour ainsi dire, dans le lointain de l’Age, et dérober leur vieillesse à nos yeux. [...] Ainsi l’ensemble des choses se renouvelle sans cesse, et les mortels vivent de mutuels emprunts. Certaines espèces s’accroissent, d’autres s’amoindrissent ; en un court espace, les générations se remplacent, et, semblables aux coureurs, se passent de main en main le flambeau de la vie. (Lucrèce, De natura rerum, I, trad. d’A. Ernout.) La faiblesse, l’ignorance, les vices et la méchanceté des princes les mirent presque toujours dans l’impossibilité de se passer des secours du sacerdoce ; ils en eurent besoin pour tyranniser plus sûrement et contenir des sujets que leurs caprices et leurs folies faisaient gémir sans cesse. (D’Holbach, la Contagion sacrée, chap. VI.) Le théiste est un homme fermement persuadé de l’existence d’un Etre suprême aussi bon que puissant, qui a formé tous les êtres étendus, végétants, sentants, et réfléchissants ; qui perpétue leur espèce, qui punit sans cruauté les crimes, et récompense avec bonté les actions vertueuses. (Voltaire, Dictionnaire philosophique, article « Théiste ».) C’était un homme étrange que ce vieux sauvage de faiseur de pluie, et il y avait plus de sagesse en lui qu’en bien de doctes athées, ces destructeurs de l’esprit qui, au nom du progrès de l’humanité, voudraient séparer l’espoir de la vie et nous laisser errants dans un enfer solitaire et autoconsacré. (Henry Rider Haggard, l'Epouse d'Allan, trad. de Robert-Pierre Castel.)
athéisme, négation de Dieu. — Elle est rarement absolue, refusant toute unité de l’univers, tout principe directeur. Le plus souvent, il s’agit d’une sorte d’agnosticisme où l’esprit ne cherche pas à connaître l’Etre suprême. Les athées modernes, appelés libres penseurs, se contentent d’un certain scepticisme à l’égard de toute religion. Le bouddhisme dans sa forme primitive et le jaïnisme, malgré leur organisation religieuse, n’admettent pas la croyance en Dieu.
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