Assonance
Assonance
1. Répétition de voyelles à des fins expressives. À titre d’exemple, ce vers de Hugo où la répétition des «a » suggère l’éclat des trompettes : « La diane au matin fredonnant sa fanfare » Le mot « allitération » est parfois employé dans un sens large qui englobe à la fois la répétition des consonnes (donc « allitération » au sens strict) et la répétition des voyelles (« assonance » au sens ci-dessus). 2. Homophonie des voyelles accentuées en fin de vers. Les « voyelles accentuées » sont les voyelles autres que le « e muet » qui, en fin de vers n’est pas comptabilisé dans le décompte des syllabes (dans des rimes « féminines comme « âge », « aile », etc.). Il faut bien distinguer la rime de l’assonance. Dans le cas de la rime, il y a homophonie (mêmes sons) des voyelles accentuées (lot, eau, veau, chaud), mais aussi des consonnes quand celles-ci suivent des voyelles accentuées (fort, cor, maure). Dans le cas de l’assonance, les consonnes, venant après des voyelles accentuées, peuvent être différentes (bord, fol, torve, lotte). Au moyen âge, les épopées et les « romans » étaient écrits en vers assonancés. Cette technique se retrouve encore chez quelques poètes modernes.
assonance. Récurrence remarquable d’un son dans des mots successifs; comparer avec allitération.
1. Grecque. Les Grecs utilisaient parfois l’assonance pour son effet esthétique, mais ils ne se souciaient pas de l’éviter lorsque aucun effet n’était voulu, même quand la répétition d’un son nous semble désagréable. À en juger par un fragment comique, on reprocha à Euripide de trop utiliser la lettre sigma, mais, dans les pièces que nous avons conservées, la fréquence du sigma n’est pas plus importante que dans le reste de la littérature grecque. Le calembour apparaît parfois, mais pas toujours dans un but comique; beaucoup de penseurs grecs croyaient qu’il y avait un lien significatif entre des mots à la prononciation similaire. C’est ainsi que des expressions comme pathei mathos (« par la souffrance vient la connaissance ») et sôma sema («le corps est un tombeau») prirent une signification plus profonde. On a peu d’exemples de rime volontaire dans l’épopée ou le théâtre, encore qu’elle semble parfois se produire dans les derniers vers d’une scène, ou dans une expression proverbiale. Les prosateurs évitaient la rime, à l’exception des stylistes avoués et maniérés, tel Isocrate.
2. Latine. Le type d’assonance appelé allitération, souvent employé de manière ostentatoire et sans art, est un élément courant dans la poésie latine à ses débuts. Mais à l’époque de Virgile, elle finit par être employée avec beaucoup de subtilité et pour un effet émotionnel. On observe la même évolution dans la prose, et Cicéron l’utilise à meilleur escient et de manière moins ostentatoire que ses prédécesseurs. Tacite utilise des allitérations de deux mots avec beaucoup d’effet. L’oreille romaine semble avoir apprécié la répétition judicieuse de terminaisons semblables dans les passages les plus enflammés d’un discours, un aspect de l’assonance manié avec plus de subtilité par les poètes. Cet usage se transforme facilement en une sorte de rime que l’on remarque parfois dans la poésie à toutes les époques, mais utilisée délibérément dans les hymnes scandés, à partir du Ve siècle apr. J.-C., et avec une grande beauté dans les chansons profanes médiévales.
Assonance : répétition d’un même phonème vocalique, et plus particulièrement de la dernière voyelle accentuée du vers. Ex. : «Je fais souvent ce rêve étrange et pénétrant» (Verlaine). ASSONANCE nom fém. — 1. Homophonie (mêmes sons) de la dernière voyelle accentuée de deux vers. Il y a dans l’assonance identité de la dernière voyelle accentuée, mais non des consonnes qui suivent (bol, gomme, ocre, or, ode, lobe, etc.). Dans l’histoire du vers français, l’assonance a précédé la rime qui n’est apparue qu’au XIIe siècle. 2. Répétition d’un son vocalique dans un texte quel qu’il soit de manière à en renforcer l’expressivité. Les poètes symbolistes ont usé et abusé de ce procédé stylistique, déjà très fréquent dans la poésie de Baudelaire. Ainsi, dans ce vers tiré de « Correspondance », le jeu sur les « o » nasalisés ou non : « Comme de longs échos qui de loin se confondent. » Allitération - Laisse — Rime