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ASSOCIATION, ASSOCIATIONNISME

ASSOCIATION, ASSOCIATIONNISME

On nomme « association des idées » le phénomène psychique de l’entraînement spontané des représentations les unes par les autres. L’associationnisme a prétendu bâtir toute la psychologie sur cette propriété. En considérant l'association libre comme un moyen d’accès à l’inconscient, la psychanalyse a montré que ce phénomène vaut aussi bien pour le psychisme inconscient que pour les représentations conscientes : lorsque le psychanalyste propose au patient une série de mots inducteurs et lui demande d’énoncer en réponse immédiate, sans contrôle ni omission, ce à quoi ils lui font penser, il joue précisément sur le réseau complexe d’associations inconscientes à travers lequel se révèlent les désirs profonds du sujet. ♦ L’associationnisme est la doctrine soutenue notamment par les philosophes anglais - Locke, Hume et Suart Mill -selon laquelle les opérations fondamentales de l’esprit découlent d’associations fréquemment répétées au cours de l’expérience. L’association selon les trois formes traditionnelles - ressemblance, contraste et contiguïté -, déjà découvertes par Aristote, se ferait automatiquement entre les éléments simples dont se composerait l’esprit. L’empirisme associationniste a été récusé en particulier par les gestaltistes qui, niant l’existence de sensations élémentaires et isolées, affirment que le réel est d’emblée structuré selon la loi de la « bonne forme ».

Association des idées : Tendance des mots et des idées à se réunir dans la conscience, sans l’intervention de la volonté, en fonction de rapports repérables passifs (contiguïté, ressemblance, contraste) ou inconscients dynamiques. Ce sont ces rapports que la psychanalyse étudie par la méthode des associations libres car ils ont une relation directe avec les conflits inconscients. Les associations sont perturbées chez le maniaque, hermétiques dans la schizophrénie (voir dissociation), incohérentes dans les démences.

Association libre : Règle fondamentale de la cure psychanalytique, où l’analysant est invité à «ne rien omettre de ce qui lui vient à l’esprit (...) en renonçant à toute critique et tout choix.» (Freud).

ASSOCIATIONS LIBRES (les). La méthode des associations libres, qui succède à la méthode cathartique, marque véritablement la naissance de la psychanalyse. Elle consiste à inviter les patients à dire tout ce qui leur traverse l’esprit, même s’ils le trouvent inadéquat, inutile ou stupide. Aucune idée, aussi honteuse ou pénible qu’elle apparaisse au sujet, ne doit être omise. C’est ce nouveau procédé imaginé par Freud qui lui permit de pénétrer dans le royaume jusqu’alors inconnu de l’inconscient proprement dit ; la méthode des < associations libres > évolua peu à peu entre 1892 et 1896, s’épurant et se débarrassant toujours davantage de ses adjuvants : l’hypnose, la suggestion, la pression, les questions qui l’avaient accompagnée à ses débuts.

ASSOCIATIONS (test). Dès 1902-1903, la mesure du temps de réaction et l’observation des réponses données à un mot inducteur permirent à Jung de découvrir ce qu’il appela les complexes affectifs ainsi que leur pouvoir d’assimilation . Une méthode de test en naquit, recherchant les < indices de complexes > : allongement du temps de réaction, absence de réaction, réponses perturbées, inadéquates, stéréotypées, lorsque le mot < fait allusion au complexe > dont le sujet n’a pas conscience ou qu’il veut dissimuler. Cette méthode est une des bases empiriques sur lesquelles Jung a fondé l’ensemble de ses élaborations théoriques.

ASSOCIATION (n. f.) 1. — (Psycho.) Groupement des idées en vertu de leurs propriétés ou du hasard ; l’apparition d’une des idées entraîne celle des idées qui lui sont associées ; pour Hume, il s’agit d’un des principes de la nature humaine. 2. — (Socio.) Groupement humain reposant sur une volonté commune. 3. —Associationnisme : toute théorie selon laquelle la vie psychique s’explique par l’association au sens 1. 4. — Libre association (psychan.) : méthode qui consiste à exprimer sans discriminations toutes les pensées qui viennent à l’esprit ; utilisée par Freud pour mettre en lumière un ordre déterminé de l’inconscient. 5. — Pacte ou contrat d’association : contrat par lequel les individus décident de s’associer ; les théoriciens du droit naturel expliquent par là la formation des sociétés ; opposé à pacte ou contrat de soumission. 6. —Associativité (math.) : la loi est associative si ( a x b) x c = a x ( b x c).

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