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ART

ART (lat. ars, habileté, talent, savoir-faire)

Soit syn. de technique, ou savoir-faire constitué d'un ensemble de procédés visant un résultat pratique (ex. des arts et métiers), soit syn. de beaux-arts, terme qui désigne la pratique artistique en tant qu'elle produit une oeuvre incarnant la beauté selon des règles propres au génie de son auteur. Dans le premier cas, « art », se distingue de science et de nature. Dans le second, « art » se distingue depuis le XVIIIe siècle d'artisanat.

ART. n. m. Au premier sens, ancien, l'art est le moyen de faire, l'aptitude à réussir quelque chose. Mais du savoir-faire (aspect technique) au bien faire (aspect déjà esthétique dans la mesure où l'on peut admirer la réussite), il y a un glissement compréhensible qui éclaire les deux séries de sens du mot.
1° (sens technique) L'art est l'aptitude propre à l'artisan : le métier, l'habileté, l'adresse. L'art de faire un feu. L'art de confectionner un habit. L'art et la manière. Par extension, le mot désigne aussi bien un ensemble de techniques (les arts ménagers, les arts et métiers) que des aptitudes sociales ou morales (l'art de plaire, l'art de persuader, l'art de vivre). Quand Rousseau écrit son "Discours sur les sciences et les arts", il songe moins aux arts au sens actuel qu'aux diverses techniques qui ont fait progresser la civilisation.
2° (sens esthétique) L'art est l'aptitude propre à l'artiste, qui cherche à produire de la beauté dans tel ou tel domaine : littérature, musique, peinture, sculpture, architecture, danse, cinéma (appelé précisément « le septième art »). Les oeuvres d'art, les beaux-arts, l'art pour l'art. L'art peut devenir alors synonyme de beauté formelle, de réussite purement esthétique, de style propre à tel ou tel artiste (l'art de Flaubert, l'art du roman, l'art abstrait).
Quoi qu'il en soit, le mot art garde toujours plus ou moins les deux sens que l'on vient d'évoquer, même si l'accent est mis sur l'un ou l'autre. Il y a toujours une forme de beauté dans la recherche artisanale et le savoir-faire, comme il y a toujours une idée de technique, de maîtrise concrète, dans la visée esthétique de l'art, dans le travail artistique.

Employé de manière très générale, le mot art désigne en premier lieu une habileté (l'art du jongleur) ou une aptitude spécifique (l'art de la séduction). Lorsqu'il s'agit de l'ensemble des procédés techniques propres à un corps de métier, on parle de l'art de l'artisan. D'un point de vue esthétique, l'art désigne l'activité de l'artiste occupé aux beaux-arts. Enfin, la notion s'applique à toutes les productions d'origine humaine, par opposition à celles de la nature considérées comme sans conscience et dénuées de projet. L'une des difficultés philosophiques consiste à trouver une unité à ces différentes conceptions et par ailleurs, de savoir quand l'un des usages est légitime ou non. Par exemple, l'art de l'artiste et celui de l'artisan sont-ils comparables ? Un ouvrage technique éminemment complexe et inventif ne mérite-t-il pas d'être conçu comme le produit du génie, au même titre qu'une toile de maître ?
Traditionnellement, on opère une distinction entre les productions techniques et esthétiques en se fondant sur une opposition : la technique vise l'utile, l'art, le beau et la gratuité. Or, la modernité et le développement de l'art contemporain ont fait exploser ces catégories, puisque la question du beau n'apparaît plus comme l'axe déterminant et que les oeuvres d'art débordent désormais les dichotomies classiques.

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