art
L’art, spécialement oratoire, est une technique. Selon Aristote, la rhétorique est ainsi la faculté de découvrir par l’intelligence ce qui, dans chaque cas, peut être propre à persuader. Aucun autre art n ’a cette fonction ; tous les autres sont, chacun pour son objet, propres à l’enseignement et à la persuasion; mais la rhétorique est bien la faculté de découvrir par l’esprit sur toute donnée, le persuasif L’art, comme technique, ce dont il s’agit pour nous, n’appartient pas à un domaine de compétences spécialisé : il a d’emblée une portée générale. Si l’on songe à l’ensemble de la tradition, à travers l’époque moderne, on reconnaîtra que l’art appartient, comme l’imitation et l’exercice, aux principes fondamentaux de l’apprentissage de la rhétorique. Il s’agit alors du corps de doctrine qui permet de dominer la pratique de l’éloquence et toutes les situations concrètes auxquelles l’orateur peut être confronté. Ce corps de doctrine a plutôt l’allure d’un rassemblement de préceptes expérimentalement éprouvés, voire, dans la perspective aristotélicienne, de règles d’usage fondées sur la considération méthodique et rationnelle des besoins de la pratique, bien plus que d’un système axiologique ou prescriptif. Là est l’articulation avec le nuancement esthétique et normatif de la rhétorique littéraire, par le biais ancillaire du concept et du rôle de l’ornement. Le passage se fait par la valeur de virtuosité et de compétence dans la technique ; selon un certain radicalisme purement verbal, la perfection littéraire peut résider en cet éclatant artifice, qui devient dès lors signe de l’artistique.
=> Oratoire, orateur, éloquence; persuasion; imitation, exercice; ornements.